Comme prévu, le Quartette pour le Proche-Orient s'est réuni, lundi à Washington, pour tenter de débloquer le processus de paix israélo-palestinien, en panne depuis septembre 2010. Présentée comme l'ultime séance de travail pour sauver les pourparlers entre les deux parties, avant l'assemblée générale de l'Onu au mois de septembre, la réunion s'est soldée par un échec. Le Groupe n'a pas pu trouver les solutions nécessaires pour ramener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations. Il s'est seulement contenté de faire des constatations concernant la profondeur de l'impasse dans laquelle se trouve actuellement le processus de paix. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov et la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton ont même renoncé à publier une déclaration finale à l'issue de la réunion. Selon un haut responsable américain, «les responsables ont conclu (…) qu'il restait des écarts empêchant des avancées».«Le Quartette estime en tout réalisme qu'il reste encore du travail pour combler l'écart, avant qu'il ne puisse présenter publiquement une déclaration qui permettrait aux parties de dépasser l'impasse», a-t-il ajouté. Il a, néanmoins, soutenu que le Groupe a affirmé son soutien à l'idée du président américain, selon lequel les parties doivent discuter de l'établissement de deux Etats sur la base des lignes de 1967, antérieures à la Guerre des Six jours. C'est sur ces bases, a-t-il déclaré, que le Quartette a «réitéré le besoin urgent d'en appeler aux parties pour qu'elles surmontent les obstacles, et trouvent le moyen de reprendre des négociations directes, sans retard ni conditions préalables, et de commencer par une phase préparatoire, afin d'augmenter les chances de réussite». Le cabinet de Netanyahu refuse catégoriquement les lignes de 1967, qu'il qualifie d'«indéfendables», alors que les Palestiniens exigent de négocier sur ces lignes. Les puissances occidentales multiplient, ces derniers mois, les manœuvres pour relancer le processus de paix et dissuader les Palestiniens de revendiquer une reconnaissance d'un Etat palestinien à l'Onu, évitant ainsi un affrontement diplomatique lors du rendez-vous annuel de l'Organisation. Une telle démarche des Palestiniens est, effectivement, redoutée par la communauté internationale et risque de diviser les pays, surtout les Européens. Pour leur part, les Palestiniens soutiennent que la communauté internationale doit appuyer leur adhésion à l'Onu. Dans une déclaration à la presse hier, le principal négociateur palestinien, Saëb Arekat, a affirmé qu'«il n'existe aucune autre option pour quiconque que de soutenir la démarche palestinienne à l'Onu (…). Parce que cette démarche préserve le processus de paix et le principe de la solution à deux Etats, que ruine Israël». Plus tard, dans la journée, le président Mahmoud Abbas a estimé que «l'absence de déclaration (à l'issue de la réunion du Quartette) est un signe de division entre ses membres». «Nous voulons qu'ils s'entendent pour revenir à notre choix fondamental, les négociations, si la colonisation s'arrête et si Israël accepte les lignes de 1967 comme base de référence des négociations. Si toutes les occasions sont épuisées et qu'il n'y a pas de reprise des négociations, la dernière option qu'il nous reste est d'aller aux Nations Unies», a-t-il soutenu. A Paris, un constat d'impasse sur le Proche-Orient n'est pas à l'ordre du jour. Selon le Quai d'Orsay, il est «un peu tôt pour dresser un constat d'impasse» sur le Proche-Orient. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, devrait, par ailleurs, s'entretenir vendredi à Istanbul avec Mme Clinton de la reprise du processus de paix, en marge d'une réunion du groupe de contact international sur la Libye. La France a même proposé d'organiser une conférence des donateurs pour les Palestiniens dans la première quinzaine de septembre, laquelle pourrait se transformer en conférence de paix avec Israël.