Photo : Riad Par Younès Djama Le Directeur général de la Sureté nationale, Abdelghani Hamel, a animé hier un point de presse à Alger en margé des festivités commémoratives du 49e anniversaire de la création de la police nationale, consacré au bilan d'une année après son installation à la tête de la Sureté nationale. Dans son exposé, le DGSN a déclaré d'emblée que parmi les points marquants ayant imprégné sa prise de fonction en juillet 2010, l'élaboration du statut particulier de la police. Dans ce cadre, il a annoncé que 33 conventions ont été signées entre la DGSN et des départements ministériels, tels que la santé, le transport, l'Habitat, les télécommunications, afin de faire profiter les policiers des avantages qu'offrent ces différents secteurs. Les policiers ont, ainsi, bénéficié d'un quota de logements équivalant à près de 18 000 unités. L'autre point soulevé par le DGSN a trait à la mue qui est intervenue dans l'organigramme de la Sureté nationale, à travers notamment un vaste mouvement de remaniement. Lequel mouvement a touché, a-t-il souligné, 27000 agents (entre cadres et agents), de même qu'on a enregistré la promotion à des grades supérieurs de 32 250 agents entre juillet 2010 et juillet 2011. Le DGSN a annoncé, également, la révision de l'actuelle organisation de la formation. Il a en outre fait savoir qu'il a été créé 337 unités de police dans le cadre des efforts de couverture sécuritaire du territoire national. Parallèlement à cela, des unités d'intervention rapide ont été également mises en place. Dans ce sens, le successeur de feu Ali Tounsi a révélé que le taux de couverture sécuritaire est de 76% sur l'ensemble du territoire national. En ce qui concerne le volet relatif aux interventions de maintien de l'ordre, notamment au cours des contestations sociales ayant émaillé la vie sociale et politique du pays, les services de sécurité ont recensé, en 2009, 3163 blessés parmi les policiers contre 465 blessés parmi les citoyens. Le DGSN a encore ajouté que ses services s'attellent à mettre en place un nouveau mécanisme pour consacrer la police de proximité. Quant aux objectifs futurs, ceux-ci se résument essentiellement à assurer une plus large couverture sécuritaire au niveau du pays. Autre ambition : celle de consacrer la décentralisation de la gestion au sein de l'institution de police, dans le but d'atteindre le taux de couverture mondial, soit de l'ordre d'un policier pour 250 citoyens. Interrogé sur les récentes protestations sociales, le DGSN s'est défendu que l'institution qu'il gère ait recouru à des interventions musclées. Il dit veiller personnellement à ce cela que ne se produise pas aux moyens de la visualisation par image, qui lui permet de constater de lui-même de quelle manière sont gérées les manifestations. Interpellé au sujet des policiers radiés du corps, Hamel a indiqué que les conclusions de la commission «très élargie», composée de cadres de la Sureté nationale seront rendues «très prochainement», sans plus de détails. Interrogé si les agents de l'ordre ont la prérogative d'intervenir en milieu urbain notamment en cas de fuite de terroristes, Hamel a répliqué : «Tout agent de la police judiciaire est habilité à le faire (à intervenir, Ndlr)». Par ailleurs, le DGSN a annoncé l'élargissement des prérogatives des chefs de sureté de wilaya, en mettant sous leur autorité toutes les forces de police relevant de leurs wilayas respectives. Hamel s'est refusé à toute déclaration concernant les poursuites judiciaires dans le cadre de la lutte contre la corruption. Y. D. Trop de protocole tue le protocole ! Si les policiers semblaient hier être de la fête, les journalistes eux ont souffert le martyre en raison d'un dispositif protocolaire étouffant. En effet, ayant d'abord trop attendu pour voir les festivités commémoratives du 49e anniversaire de la création de la police nationale, à l'Unité républicaine de sureté (URS) d'El Hamiz, les hommes et femmes de la presse ont dû suer (au sens propre comme au figuré) avant que le point de presse du DGSN tant attendu ait enfin lieu. Pointés dès 14h, ce n'est que vers les coups de 16h que M. Hamel s'est présenté aux journalistes, qui ont quitté la salle de conférence pour se voir convaincre de retourner, non sans peine, par les services protocolaires du DGSN pour suivre la conférence. Beaucoup de confrères ont tenu à témoigner leur écœurement devant «ce traitement humiliant».