Créée il y a quelques années, l'association «A nous les écrans» qui œuvre pour la popularisation du 7e Art au niveau de la capitale, a déjà surpris la scène culturelle algérienne en 2009 en organisant les premières journées cinématographiques d'Alger. Après une absence d'une année due à des difficultés financières, les JCA sont revenues pour une seconde édition fracassante qui s'est déroulée à la Cinémathèque d'Alger du 7 au 11 juillet derniers. M. Salim Aggar, président de l'association et organisateur des JCA, n'a rien laissé au hasard et a sorti le grand jeu en matière de programmation et cela en ouvrant le bal avec la projection du film «Quelques jours de répit» d'Amor Hakkar. Le choix du lieu n'a pas été également fortuit car après la salle Ibn Zeidoun qui a abrité la 1re édition, la Cinémathèque ouverte récemment constitue un lieu idéal d'abord pour une question de pratique et aussi en raison du lieu va comme un gant à la devise de l'événement : celle de mettre le cinéma à la portée des habitants de la capitale. Avec la projection de documentaires issus de différents horizons et grâce à qui les Algérois ont pu découvrir de nouvelles visions et tendances cinématographique, les JCA ont également mis le court métrage à l'honneur. Tout d'abord avec la section «Tour du monde du court métrage» qui a proposé au public huit courts métrages du Maroc, la Mongolie, la Syrie, le Liban et l'Egypte. On ajoutera à cela, la tenue d'une compétition nationale de court métrage ayant opposé six jeunes réalisateurs dont quatre dénichés par Thala Films lors d'un concours d'écriture de scénarios. D'ailleurs, le grand prix a été décerné à Amine Sidi Boumediène pour «Demain, Alger ?» produit par Thala Films. «Cette année, nous avons un peu trop axé sur le genre documentaire, mais pour la prochaine édition, nous comptons étoffer la sélection de longs et courts métrages, car il s'agit avant tout d'attirer un public. Il est vrai que la salle n'a pas toujours été pleine, mais nous avons eu un public de qualité sans oublier le succès des après-midis consacrés aux courts métrages et aux enfants. D'ailleurs, pour cette catégorie, elle a été organisée en partenariat avec El Djazeera Children, laquelle a connu un large engouement du public», déclare M. Salim Aggar. Interrogé sur cette absence d'une année, notre interlocuteur nous confiera que «ce break nous a été entièrement bénéfique, car il nous a permis de ramener de bons films et de réfléchir à un programme consistant, car pour organiser cet événement, il faudra bien faire le tour des festivals internationaux et convaincre les gens de venir à la capitale. D'ailleurs, nous pensons bien en faire des JCA une biennale.» Concernant le bilan de cette manifestation, l'organisateur demeure entièrement satisfait. «Quand on a organisé la 1re édition, il s'agissait d'abord d'un défi qu'on s'est lancé, celui de donner à la capitale son propre rendez-vous cinématographique. J'ai été vraiment étonné de voir le succès qu'a eu cette seconde édition, surtout en plein mois de juillet caniculaire ; on s'est dit qu'on n'aura pas beaucoup d'invités, mais bien au contraire, car plusieurs cinéastes ont répondu favorablement à notre invitation. D'ailleurs, ces derniers ont vraiment apprécié leur séjour parmi nous et ils comptent bien revenir, avec d'autres nouveautés bien sûr», affirme M. Aggar en ajoutant : «Je suis également très content de la réussite de des conférences que nous avons organisées, cela m'a fait vraiment plaisir de voir le nombre de personnes qui y ont assisté, même celle de vendredi matin.» Par ailleurs, l'organisateur nous confiera que sa seule insatisfaction reste par rapport au concours d'écriture de scénarios de documentaires où aucun lauréat n'a été désigné. Les organisateurs ont par contre opté à l'organisation d'un atelier d'écriture de films documentaires et cela en vue de rehausser la qualité et inculquer ce savoir-faire aux auteurs en herbe. «Pour la 3e édition des JCA, nous allons organiser des ateliers de formation quelques jours avant le jour J et cela pour pouvoir découvrir les travaux des stagiaires», affirme M. Aggar. Ce dernier nous confiera que les ateliers seront encadrés par des professionnels, à l'image de Jérôme Laffont, lauréat du prix du meilleur documentaire des 2es JCA. Interrogé sur les difficultés rencontrées lors de l'organisation des JCA, notre interlocuteur nous a confié que les JCA sont le fruit de six mois de chasse aux films et au budget qui demeure quand même insuffisant. «Le budget qu'on nous a alloué a été vraiment insuffisant et il n'assurait même pas le prix des billets des invités», déclare notre interlocuteur. En outre, pour la prochaine édition, les organisateurs comptent bien décaler la date des JCA et les organiser en octobre pour éviter l'été et ses inconvénients tout en s'ouvrant sur le cinéma d'outre-mer, car après le Maghreb, la Méditerranée et l'Orient mis à l'honneur cette année, le tour sera cédé au cinéma d'Amérique latine. W. S.