Photo : Sahel Par Youcef Salami En ces temps de vacances, des milliers d'Algériens se rendant à l'étranger découvrent ce à quoi ils ne s'attendaient pas : beaucoup d'assureurs ne proposent plus l'assurance voyage. Seules les compagnies publiques le font. Du coup, le secteur des assurances est complètement chamboulé. En cause, une obligation, légale du reste, faite aux assureurs de séparer la branche assurance-vie de la branche assurance-dommage. Le problème est que les compagnies privées, estimant, sommairement, que cela n'est pas rentable, ne se sont pas engagées dans ce processus, dans cette opération. A l'exception de la CIAR qui a introduit un dossier et attend la réponse, ou encore d'Alliance Assurance qui travaille à un projet de partenariat avec une compagnie maghrébine, le reste des compagnies privées veulent se passer de l'assurance-vie. Mais, le peuvent-elles ? Se passer de ce segment, c'est mettre en jachère une activité appelée à se développer dans les prochaines années. Et puis, les assureurs qui n'ont pas opéré de filialisation, n'ont plus le droit d'accorder d'assurance voyage. Ce sera un produit de perdu. En proportion, cela représente moins de 5% du chiffre d'affaires d'une compagnie d'assurance. L'absence de la quasi-totalité des assureurs privés du nouveau schéma de réorganisation du secteur des assurances voulu par le ministère des Finances, conduira inévitablement à une réduction de l'offre de services, d'autant plus que le ministre des Finances a refusé de prolonger le délai de filialisation au-delà du 30 juin dernier. Cette situation, les compagnies publiques en tireront profit. Elles se sont mises à la filialisation et dans les délais de rigueur. La Saa a monté sa filiale Société d'assurance de prévoyance et de santé (Saps) en partenariat avec la française Macif, la BDL et la BADR. Les deux autres acteurs agréés de l'assurance des personnes sont la Caat avec Taamine Life Algérie Spa (Tala), et la Caat, avec Caarama assurance Spa. Certes, le privé pourrait penser à d'autres offres, notamment celles groupées, proposées aux entreprises et qui intègrent l'assurance des personnes. Seulement, les compagnies privées qui ont décidé de se limier à l'IARD ne peuvent plus les intégrer dans leur package. Elles pourraient perdre ainsi des parts de marché significatives au profit des assureurs publics qui ont bénéficié d'augmentations de leur capital social à partir du Trésor public. Les préjudices seraient ainsi plus importants que le manque à gagner consécutif à l'interdiction d'assurer les voyageurs. Le retard accusé par les assureurs privés dans le processus de séparation de branche profite également au Français AXA, le nouveau venu dans le secteur des assurances. A l'arrivée, déjà, AXA a créé deux sociétés, l'une dédiée à l'assurance vie, l'autre à l'assurance dommages. Sauf qu'elle l'a fait, avec le soutien du fonds national d'investissement, une entité d'Etat, et de la banque extérieure d'Algérie (BEA) qui a mis son réseau à la disposition de l'assureur hexagonal.