Photo : Zoheir Par Algérie Presse Service Des milliers de bouteilles en plastique d'eau minérale jonchent le sable des plages et d'autres espaces, l'atmosphère caniculaire aidant, confèrent un air de vacances à Jijel et ses environs, envahis par un nombre important d'estivants. Depuis début juin dernier, la «déferlante» des vacanciers et estivants a donné le «la» à une saison biaisée par le mois de Ramadhan annoncé début août prochain. Au chef-lieu de wilaya et dans d'autres localités et agglomérations, les loyers d'appartements meublés ou non ou d'étages de villa, sont monté de plusieurs crans, comparativement aux précédentes saisons. Cette frénésie s'explique par la destination Jijel avérée où de nombreux estivants ont apprécié leur séjour dans cette région. Ce nouveau mode de réservation de «résidence sur mer» fait fureur dans la ville et ses environs où n'importe qui s'improvise «agence immobilière saisonnière», alors qu'il y a quelques années, la région était boudée et ses plages désespérément vides, en dépit de leur étendue et leur sable fin doré. En ce début de juillet, de nombreux hôtels affichent «complet», au grand dam des retardataires. D'est en ouest, les plages connaissent un rush sans précédent, boosté par les fortes chaleurs qui sévissent depuis quelques jours. La circulation automobile, conjuguée à celle des poids lourds vers et du port de Djendjen, est intense, voire infernale par moments. L'état de la route, entre Jijel et Constantine, où certains axes et ouvrages d'art restent à achever, renseigne sur le trafic de plusieurs milliers de véhicules lourds et légers, en direction de la capitale de la Corniche. Si la côte Ouest avait été «débarrassée» de plusieurs «points noirs», avec l'agrandissement, l'élargissement et la réhabilitation de la chaussée ces dernières années à la faveur de grands travaux, la partie Est reste encore sujette à certains problèmes de irculation. Même le «train bleu» annoncé pour le transport des estivants entre Constantine et Jijel n'a pu faire le trajet en raison du non-lancement de travaux de réalisation d'un ouvrage d'art dans la localité de Bazoul. Le chef-lieu de wilaya et autres agglomérations, abondamment pavoisés aux couleurs nationales et banderoles annonçant différentes manifestations culturelles, économiques, sportives, ajoutent un air de gaîté et de joie à ces senteurs de vacances. Les placettes et terrasses sont bondées d'estivants, tout comme les lieux de restauration, de jour comme de nuit : Jijel apprend à veiller un peu tard avec l'arrivée des estivants, dont de nombreux ressortissants établis à l'étranger. L'animation culturelle est meublée par un programme de «Layali el Corniche» (les nuits de la Corniche) où défilent de nombreux artistes du terroir. Première à être aux avant-postes, la Protection civile est comme sur le pied de guerre, pour veiller sur les plages fourmillant d'estivants. Jusque-là, un seul noyé, disparu en mer sur une plage non autorisée et non surveillée, a été signalé. Les autres services de sécurité (Gendarmerie nationale et Sûreté nationale) sont également présents, aussi bien sur les axes routiers que sur les plages. Le parc animalier de Kissir, ouvert il y a cinq ans, demeure également un pole d'attraction incontournable. Il reçoit une moyenne de 7 000 visiteurs par jour qui y découvrent une riche panoplie d'animaux. La mise en service, vers mi-juin, d'une liaison aérienne entre trois villes françaises (Paris, Lyon et Mulhouse) et Jijel, a assuré, par le biais de la compagnie Air Méditerranée, le transport vers cette ville de près d'un millier d'Algériens résidant dans ces métropoles. La population locale, qui a presque doublé en cette saison de l'année, compte aussi de nombreux jeunes des colonies de vacances venues de plusieurs wilaya du pays, notamment de Ouargla, Touggourt, Khenchela, voire la lointaine commune de Reggane (Adrar) avec une soixantaine de bambins issus de familles démunies pris en charge par le ministère de la Solidarité nationale. «Jijel est devenue une destination avérée», a affirmé à l'APS un estivant qui y fait le «pèlerinage» chaque été, expliquant son choix par le fait que cette région se distingue par la quiétude et le calme. «Ces vertus, on les trouve rarement dans d'autres cités balnéaires», a encore affirmé cet estivant, en séjour dans la capitale de la côte du Saphir.