Photo : Riad Par Samir Azzoug Les associations des cités Sonelgaz ont tenu hier un sit-in devant la direction générale de la Société algérienne de l'électricité et du gaz. Plusieurs dizaines de personnes brandissant des banderoles et étalant médailles et tableaux d'honneur de fidélité à l'entreprise, scandaient «barakat les promesses (assez de promesses)», devant le bâtiment de la direction. Encadrés par le service d'ordre, des retraités de la Sonelgaz, des veuves d'anciens employés et leurs progénitures revendiquent la cession des appartements, propriété de la société, qu'ils occupent. «C'est un dossier traité depuis une dizaine d'années. Ces logements attribués selon des critères sociaux ont fait l'objet d'actes administratifs de vente en 2007-2008. Plus de 6 800 logements ont ainsi été cédés. Et depuis, on nous refuse ce droit», explique Mme Soukane, une contestatrice. Les manifestants affirment que les appartements qu'ils occupent ne sont pas des logements de fonction. «Ce sont des biens de la Société du patrimoine immobilier des industries électriques et gazières (Sopieg), donc de la Sonelgaz, qui ont été mis à la disposition des travailleurs pour des raisons sociales. C'est comme des logements sociaux», intervient la veuve d'un ex-cadre de l'entreprise. «La cession s'est faite discrètement et dans l'opacité. J'habite au 12, boulevard Krim Belkacem. Un immeuble de 17 appartements. 16 ont été cédés dans les années 1990. Nous, qui avons perdu notre père, on ne nous a jamais proposé la formule location-vente», déplore Mme Rahim. «Nous avons été doublement pénalisés. D'abord pour nos dossiers pour accéder aux logements AADL ou LSP ou sociaux (formule d'accès aux logements), qui ont été systématiquement refusés car on était déclaré bénéficiaires d'un appartement. Et maintenant, on veut nous en faire sortir ? Où vont aller nos enfants ?», s'interroge Mme Soukane. Le 29 juin, le P-DG, Noureddine Bouterfa, avait reçu les représentants des associations des cités Sonelgaz leur signifiant que la procédure de cession du parc immobilier de la société - envisagé entre 2004 et 2008 - au profit des résidants a été rendue «caduque», note un communiqué de la direction. «Ils nous ont dit (la direction de la Sonelgaz) que la décision a été prise par le Premier ministre Ahmed Ouyahia via une circulaire. C'est faux. Nous avons demandé à voir ce texte. On nous a déclaré aussi que la question relève du ministère de l'Energie, mais les biens appartiennent à l'entreprise», insiste un manifestant. Dans le communiqué de la Sonelgaz, établi les 29 juin 2011, la direction s'est dit «sensible aux préoccupations du personnel occupant des logements de fonction», la société «a pris des dispositions en vigueur depuis le 30 novembre 2010, qui leur donne la possibilité de jouir de l'occupation des logements par le biais de contrats de location avec la Sopieg. Ces contrats ne prendront fin que si les bénéficiaires accèdent par tout moyen à un bien à usage d'habitation». Ce à quoi, ces bénéficiaires répondent que le contrat implique la déclaration des conjoints et des enfants de quitter l'appartement en cas d'accès à un autre logement. «Si mon enfant se marie et accède à un logement, je devrai donc quitter le mien ?», se demande une manifestante qui dit travailler à la Sonelgaz depuis 35 ans.