Les résidents des cités Sonelgaz sont sortis terriblement désappointés de la réunion qui les avait regroupés, le 29 juin dernier, avec le premier responsable de la Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), avons-nous appris hier auprès de Rachid Cheniti, président de l'Association des résidents de la cité Sonelgaz Les Oliviers de Ben Aknoun. Pourtant, les résidents qui persistent à dire qu'ils ont acquis ces logements dans le cadre de la politique sociale de l'entreprise, nourrissaient un fol espoir de voir l'entreprise leur vendre les logements comme ils en ont formulé le vœu. Il n'en fut rien. Le P-DG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a signifié, une nouvelle fois, une fin de non-recevoir à cette doléance, en expliquant que la responsabilité ne lui incombait plus, mais que c'est le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a la clé du problème. La preuve, selon M. Cheniti, deux jours auparavant, les deux hommes se sont rencontrés. Le Premier ministre a alors suggéré au P-DG de Sonelgaz de faire reloger les résidents des cités d'habitation, propriété de la Sonelgaz, dans d'autres endroits, tout en conservant les logements objet du litige. Une proposition qui a été rejetée par le premier responsable de la Sonelgaz. Même la proposition d'Ouyahia ne satisfait pas les résidents des cités Sonelgaz. En signe de protestation, les concernés tiendront demain lundi un sit-in d'envergure devant le siège de la direction générale de Sonelgaz, au 2, boulevard Krim-Belkacem, à Alger. Outre les résidents des cités Sonelgaz du Centre, d'autres familles venues d'autres wilayas (Sétif, Oran, Skikda) prendront part à ce rassemblement. Hier après-midi, les résidents des cités du Centre (Boumerdès, Aïn Bénian, Kouba, Ben Aknoun, Aïn Taya, Bologhine) ont tenu une assemblée générale à la cité Sonelgaz de Ben Aknoun. L'ordre du jour : préparer le rassemblement de ce lundi. Le 20 juin 2011, les membres du bureau national de l'Association des résidents de la cité Les Oliviers de Ben Aknoun ont accusé le P-DG de la Sonelgaz, en sa qualité de propriétaire des logements qu'ils occupent depuis trois décennies, d'avoir failli à son engagement de leur céder (vendre) les logements, conformément aux décisions du conseil d'administration de l'entreprise. En 2005, le conseil d'administration de Sonelgaz a pris la résolution de céder les logements qu'occupent ses fonctionnaires, pour la majorité depuis 1978. Ladite résolution stipule qu'il s'agit, dans une première étape, de vendre un lot de 2 000 logements sur l'ensemble du territoire national. La même année, une AG de l'entreprise a confirmé cette résolution. Durant les années 2006 et 2007, Sonelgaz a lancé une opération de vente qui s'est matérialisée par des actes administratifs spécifiant à la fois le montant et les modalités de paiement, avec comme objet la cession des logements au profit de ses employés, des retraités pour la plupart. La date d'effet était aussi clairement explicitée, avec option de contracter, pour ceux qui le désiraient, un prêt bancaire auprès de la Banque nationale d'Algérie (BNA) avec laquelle Sonelgaz était liée. Mieux, le 24 juillet 2008, une autre AG avait été convoquée par le groupe d'électricité et du gaz. Là aussi, l'AG a statué sur la cession des logements au bénéfice de leurs occupants. Cependant, le 24 août 2010, Sonelgaz stoppe net les cessions et est allée même jusqu'à sommer les résidents de lui restituer les actes de vente. Une calamité pour les nombreuses familles qui y résident. Surprises par ce «revirement», les familles ont multiplié les correspondances afin de faire valoir «leur droit». En vain. Pour les résidents, il ne s'agit pas de logements de fonction. Les logements que la direction de la Sonelgaz veut aujourd'hui leur confisquer «ont été construits sur les fonds du Trésor public, afin de loger le personnel du groupe». L'affectation des logements s'est faite sur la base de paramètres sociaux, tient-on à préciser. Y. D.