Alors que le conflit libyen s'éternise Mouammar Kadhafi n'entend pas céder aux pressions et se dit prêt à résister jusqu'au bout. «Des millions de Libyens sont à mes côtés. Nous sommes chez nous et nous nous battrons jusqu'à la dernière goutte pour défendre notre honneur, notre pétrole et nos richesses», dira-t-il. «Cette guerre nous a été imposée, le seul choix que nous avons est de nous battre, hommes, femmes et enfants, pour libérer Benghazi, Misrata» a tonné le Guide libyen dans un message audio. Et à l'endroit des insurgé il promettra récupérer les zones sous leur contrôle : «nous marcherons sur ces villes contrôlées par les traîtres et les mercenaires de l'Otan pour les reprendre». Confronté depuis le 15 février à une action militaire de l'Otan, et à une rébellion armée qui veut le chasser du pouvoir, Kadhafi résiste mais se trouve de plus en plus isolé. Les insurgés, encouragés par les reconnaissances de certains pays, multiplient les attaques contre les points stratégiques toujours sous contrôle de Tripoli. Le conflit qui dure depuis plus de cinq mois semble au fil des jours sans solution en vue. Les initiatives diplomatiques font du surplace. A Moscou, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov devait recevoir son homologue libyen Abdelati Obeidi pour tenter de trouver un compromis. Mais la Russie se trouve dans un entre deux contre productif. Moscou ayant appelé au départ de Kadhafi toute en refusant de reconnaître le CNT comme autorité. La France, pays particulièrement engagé dans le conflit, semble opter pour une attitude équivoque. Par l'entremise de son ministre des Affaires étrangères, Paris estime que Kadhafi pourrait rester en Libye s'il se mettait à l'écart de la vie politique. Plusieurs chefs militaires insurgés de la ville libyenne de Misrata ont réclamé au président français Nicolas Sarkozy davantage d'aide de la France pour vaincre Tripoli, assurant être en mesure de faire tomber le régime Kadhafi. De son coté la Maison Blanche a affirmé que tous les indicateurs montraient que le dirigeant libyen perdait prise sur son pays. «Il contrôle de moins en moins de territoire, l'opposition est à l'offensive dans de nombreux endroits du pays» et «l'approvisionnement en carburants et en argent liquide est interrompu». En parallèle une rencontre aurait réuni de hauts responsables américains et des représentants du régime hors de Libye. Il s'agissait de trouver une issue à la crise libyenne en exhortant Kadhafi à céder le pouvoir. Sur le terrain, les insurgés tentent de pénétrer davantage dans le site pétrolier stratégique de Brega après des combats meurtriers ces derniers jours autour de la ville. Le régime a affirmé avoir repoussé leur offensive. Dans l'Ouest, les insurgés s'efforcent de sécuriser leurs gains territoriaux et de dégager la voie vers la capitale Tripoli. Les loyalistes continuent de bombarder les positions insurgés autour de Zliten. Une véritable guerre de positions est en cours actuellement en Libye. M. B./agences