Si le Venezuela a grandi, c'est en grande partie à son meneur de jeu Juan Arango qu'il le doit : le capitaine représente la figure de proue de la meilleure génération de la Vinotinto, qualifiée pour la première fois aux demi-finales d'une Copa America. Contre le Chili en quarts de finale (2-1), il a fait deux passes décisives sur deux coups francs : le premier prolongé de la tête par Vizcarrondo pour l'ouverture du score, le second renvoyé par le gardien adverse sur Cichero pour le but de la victoire. Intenable sur le côté gauche et précieux par ses coups de pied arrêtés, Arango (31 ans) s'est montré décisif au bon moment. Déjà contre le Paraguay en phase de groupes (3-3), il avait contribué à la spectaculaire remontée de son équipe en envoyant Fedor sur orbite via Maldonado pour la réduction du score, puis en tirant le corner qui allait permettre à Perozo d'égaliser in extremis. Il s'était déjà montré le meilleur Vénézuélien contre l'Equateur (1-0). Pour son entrée en lice, face au Brésil (0-0), il était pourtant paru emprunté, commettant beaucoup de fautes techniques. Mais il avait enfilé le bleu de chauffe dans une équipe se battant sur chaque ballon, et engrangeant finalement le premier point de son histoire dans une Copa America face à la Seleçao. Car «l'Ouragan des Caraïbes» est bien le capitaine historique du Venezuela, accompagnant sa progression ébauchée au tournant du siècle, dans un pays où le football est largement supplanté par le base-ball. Après quelques minutes de jeu dans la Copa 1999, il s'installe dans l'équipe et dispute les trois matches du tournoi 2001. Cette année-là marque un tournant pour la Vinotinto : pour la première fois de son histoire, elle bat l'Uruguay (2-0) et le Chili chez lui, et termine à la 9e place du groupe continental en qualifications au Mondial. A la Copa 2004, Arango et ses coéquipiers prennent un point. Puis vient l'édition 2007, organisée pour la première fois au Venezuela. Avec deux nuls et une victoire, la Vinotinto termine en tête de son groupe et passe pour la première fois en quart de finale (défaite 4-1 face à l'Uruguay). Lors des éliminatoires du Mondial-2010, le Venezuela finit 8e. Le sélectionneur Cesar Farias le considère comme «l'emblème» de la sélection. Le capitaine a apporté son expérience acquise à l'étranger. En 2004, il avait signé à Majorque. Sur l'île Baléare, «Arangol» devient une vraie star et le deuxième meilleur buteur de l'histoire du club (derrière Eto'o), avec 46 buts, club dont il portera le brassard. En 2009, il est transféré à Mönchengladbach. Il brille dès sa première saison en disputant tous les matches de championnat et en distillant ses passes, même s'il marque moins (2 buts). La seconde saison est plus difficile, et Mönchengladbach arrache son maintien en barrage. Mais grâce à lui, le Venezuela est en passe de monter en première division sud-américaine.