L'audit financier des entreprises publiques sera désormais confié aux commissaires aux comptes, lesquels seront sélectionnés par voie d'appels d'offres. C'est ce qu'a rapporté hier l'APS, citant des sources proches du Conseil national de la comptabilité (CNC). A travers cette nouvelle procédure, le ministère des Finances veut, en effet, mettre fin au «népotisme» dans la désignation de ces prestataires de services, qui «a conduit dans de nombreux cas à des audits de complaisance», estiment des professionnels du secteur. Cette sélection permettra de réduire les honoraires de ces prestataires et aussi d'assurer une meilleure répartition des travaux entre ces derniers afin d'éviter que certains cabinets n'accaparent à eux seuls l'audit des entreprises publiques, ajoute-t-on. En outre, l'Etat va procéder à un contrôle de qualité des travaux effectués par ces commissaires aux comptes au même titre que les autres professions comptables que sont les experts comptables et les comptables agréés. Ce contrôle, explique-t-on, ne va en aucun cas toucher à la liberté de la profession et sera assuré par une commission de contrôle de qualité qui sera créée au sein du futur Conseil national de comptabilité, dont le fonctionnement est prévu au plus tard début septembre. Cette commission sera paritaire, constituée aussi bien de professionnels que des représentants de l'administration des finances. Sa mission principale est de contrôler la qualité des travaux établis par ces professionnels de la comptabilité en général. Et à cet effet, elle va lancer un programme d'interventions sur terrain pour s'enquérir des conditions de l'exercice des ces professions comptables dont l'objectif, en premier lieu, est de prémunir ces professionnels en les aidant à identifier leurs besoins en matière de formation car la non-maîtrise de la profession peut aussi conduire à des audits inadaptés ou erronés. Il faut noter, à ce titre, que la nouvelle mesure fait partie d'une série de réformes entreprises par les pouvoirs publics afin d'assainir les professions comptables. La plus importante étant l'amendement de la loi 91-08 qui a permis à l'Etat de se réapproprier ses prérogatives de puissance publique, cédées à l'ancien conseil de l'ordre, notamment en matière d'octroi d'agrément et le contrôle de la qualité des travaux comptables. Aussi, la réappropriation des prérogatives par le ministère des Finances est motivée par le besoin de contrôler par l'Etat l'important portefeuille des entreprises publiques. Dans la nouvelle réorganisation décidée par le gouvernement, trois ordres élus, à savoir l'Ordre des experts comptables, la Chambre nationale des commissaires aux comptes et l'Organisation nationale des comptables agréés, travailleront comme des syndicats et s'occuperont de l'aspect éthique et de revendications des professionnels. Ils ont remplacé l'ancien ordre. Les missions de ce dernier, à savoir, les agréments et les formations seront prises en charge par le futur Conseil national de la comptabilité. S. B.