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La facture céréalière de l'Algérie en hausse vertigineuse durant le 1er semestre 2011 En dépit des prévisions optimistes quant à la production nationale 2010-2011
Les importations algériennes de produits alimentaires ont explosé durant le 1er semestre 2011, enregistrant une progression de plus de 59%, tirée à la hausse essentiellement par les céréales dont les achats ont augmenté de plus de 99%, atteignant 2,04 milliards de dollars.C'est ce que révèle un document du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes dont une copie a été fournie à l'APS. La facture alimentaire de l'Algérie s'est établie à 4,83 milliards de dollars (mds usd) durant les six premiers mois de 2011 contre 3,02 mds usd durant la même période en 2010, en hausse de 59,87%, précise le Cnis. Cette augmentation est engendrée essentiellement par une hausse de 99,61% des importations des céréales, semoules et farines, passant de 1,02 md usd au 1er semestre 2010 à 2,04 mds usd à la même période en 2011, ajoute la même source. En 2008, l'Algérie avait importé 6,48 millions de tonnes de céréales pour un montant de 3,19 milliards de dollars en raison de la mauvaise récolte, qui avait coïncidé avec la crise mondiale et la hausse des prix sur le marché international. Cette facture a commencé à baisser après la récolte record enregistrée durant la campagne 2008-2009 (61,2 millions de qx). Les achats de l'Algérie de céréales ont également baissé en 2010 avant de reprendre leur hausse durant les six premiers mois de l'année en cours. La part des céréales dans la structure des produits alimentaires importés est de 42,31%, selon le Cnis L'Algérie continue de s'approvisionner en céréales auprès des marchés internationaux, et ce, en dépit des prévisions optimistes de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) quant à la hausse de la production céréalière pour l'année 2010/2011.Selon le directeur général de l'OAIC, M. Nourddine Kehal, la production céréalière pour l'année 2010/2011 devrait tourner autour de 45 millions de quintaux (qx), avec d'«excellents rendements» pour le blé dur.L'Office s'attend également à une «bonne production» pour le blé tendre et à une «récolte en dessous de la moyenne» pour l'orge, qui a pâti de la sécheresse ayant sévi dans les zones agropastorales. «C'est une année excellente en blé dur, bonne en blé tendre et en dessous de la moyenne pour l'orge», précise-t-il.Les prévisions optimistes de l'OAIC sont conformes à celles déjà faites par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa.La FAO, dans son rapport de synthèse par pays, a estimé, en février dernier, que les perspectives des cultures céréalières pour 2011 en Algérie sont «généralement favorables en raison des pluies suffisantes». Abondant dans le même sens, M. Benaïssa a, à maintes reprises, précisé que l'année céréalière 2010-2011 «sera très bonne» en blé dur, «bonne» en blé tendre et «très modeste» en orge.Néanmoins, le recours de l'Algérie à l'importation des céréales, intervient, selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, pour constituer des stocks de sécurité comme cela se fait, d'ailleurs, dans tous les pays du monde. B. A. Importations des produits alimentaires : La dépendance de l'Algérie s'es accentuée Les importations algériennes ont augmenté de 16,14% au cours des six premiers mois de 2011, passant de 20,05 milliards de dollars à 23,29 mds de dollars, précise le Cnis.Représentant une proportion de 20,76% du volume globale des importations, la facture alimentaire de l'Algérie a progressé de plus de 59%, durant la période de référence. Les importations des principaux produits du groupe «biens alimentaires» ont tous augmenté durant la période de référence. La plus importante hausse du groupe après les céréales, concerne les laits et produits laitiers avec près de 93%. Le montant des importations des laits et produits laitiers est passé de 470 millions de dollars au 1er semestre 2010 à 907 millions de dollars durant la même période en 2011. La facture des importations des sucres et sucreries a également grimpé de 48,64%, passant de 331 millions de dollars à 492 millions de dollars, précise le Cnis. Les importations des viandes ont aussi augmenté de 20,9%, se situant à 81 millions de dollars, durant les six premiers mois de 2011 contre 67 millions de dollars. D'autres produits ont connu des hausses mais de moindre ampleur. Il s'agit des café et thé et légumes secs avec respectivement +18,55% (147 millions de dollars) et +11,43% (156 millions de dollars).C'est dire, que l'Algérie demeure toujours un pays dépendant en produits alimentaires.Selon le Centre national d'études et d'analyses pour la population et le développement (Cneap) «à l'échéance 2030-2040, les recettes pétrolières et gazières de l'Algérie assureront, comme elles le font aujourd'hui, le paiement de la facture alimentaire. Au-delà, le futur alimentaire est incertain». B. A.