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Washington appelle le Conseil de sécurité à se pencher sur le versement de rançons à AQMI armes, drogue et contrebande au Sahel inquiètent les Américains
L'Algérie a vu juste en initiant une campagne contre le versement de rançons aux terroristes en contrepartie de la libération d'otages, qui s'est avéré être un moyen de financement d'AQMI, dans la région du Sahel. Son offensive diplomatique auprès des instances internationales et des grandes puissances a fini par être payante. Après la Grande-Bretagne, c'est au tour des Etats-Unis, dont la nouvelle stratégie antiterroriste désigne pour principale menace Al-Qaïda et les groupes qui lui sont affiliés, de soutenir de tout leur poids cette initiative afin de tarir les sources de financement des terroristes. En témoigne l'appel lancé par le coordonnateur américain de la lutte contre le terrorisme au département d'Etat, M. Daniel Benjamin, au Conseil de sécurité de l'ONU pour examiner de près la question du versement de rançons à l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). M. Benjamin, qui intervenait devant le comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré qu'«aucun groupe terroriste n'est aussi notoirement connu qu'AQMI en matière d'enlèvements contre rançons, qui sont devenus l'une des sources principales de revenus pour les groupes liés à Al-Qaida». Dans ce sens, le patron du contre-terrorisme au département d'Etat, qui expliquera la stratégie américaine pour le contre-terrorisme du président Barack Obama, a souligné que les Etats-Unis «encouragent vivement le comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité à se concentrer davantage sur cet aspect de la menace terroriste, qui s'étend au-delà d'AQMI». Par ailleurs, M. Benjamin a considéré que «l'importance de situer les efforts américains contre le terrorisme dans un large cadre des politiques étrangère et sécuritaire, est soulignée par les transformations qui se déroulent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont le plein impact, y compris pour nos efforts contre le terrorisme, est en train de prendre forme». Estimant que ces bouleversements politiques à travers les pays de la région MENA sont prometteurs en matière de démocratie, M. Benjamin a prévenu, toutefois, que «certains dangers ne peuvent être ignorés». En effet, a-t-il expliqué, «ces agitations politiques ont distrait les services de sécurité dans un certain nombre de pays». Sur ce point, le responsable américain emboîte le pas à Alger pour mettre en garde contre la circulation dans la région des armes en provenance de Libye. M. Benjamin a exprimé sa «préoccupation à la fois pour le transit des terroristes à la lumière de l'instabilité en Libye, et pour la menace posée par la circulation des armes qui étaient auparavant sous contrôle du gouvernement libyen». Dans une sorte de mise en garde, il ne doute pas que «les groupes terroristes seront tentés d'exploiter la situation pour commettre des actes de conspiration», ajoutant que les Etats-Unis «savent que ces crises politiques à travers les pays de la région ont attiré l'attention d'Al-Qaïda qui cherche à s'y insinuer». Selon M. Benjamin, «les conspirations terroristes pourraient avoir des implications perturbatrices significatives pour les Etats qui font face aux défis et à des transitions démocratiques difficiles». La nouvelle stratégie américaine antiterroriste, dévoilée en juin dernier, rappelle-t-on, a pour cible principale «le réseau qui pose la menace la plus directe et la plus significative pour les Etats-Unis, à savoir Al-Qaïda, les groupes qui lui sont associés et ses membres». A. R.