L'Algérie continue à importer massivement du blé, et ce, en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics visant l'encouragement de la production céréalière nationale.Durant le premier semestre 2011, les achats de l'Algérie en blé ont enregistré une hausse excessive de l'ordre de 128,1%, représentant 1,51 milliard de dollars pour une quantité de 3,97 millions de tonnes contre 664,85 millions de dollars à la même période en 2010 (3,06 millions de tonnes). C'est ce que révèle un document du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes.Les importations de blé tendre, qui représente une part importante des importations algériennes, sont passées de 395,34 millions de dollars pour une quantité de 1,93 million de tonnes en 2010 à 1,10 milliard de dollars pour 3,06 millions de tonnes, en hausse de 179,8%. L'Algérie s'est, également, approvisionnée en blé dur auprès des marchés internationaux, durant la période de référence, pour 410,63 millions de dollars (904,8 tonnes) contre 269,50 millions de dollars, soit 996,3 tonnes à la même période en 2010. La décortication des chiffres du Cnis donne froid dans le dos, du moment que l'Algérie adopte une politique favorisant la culture du blé. Une politique axée principalement sur l'encouragement des agriculteurs, en leur offrant un cadre d'incitation stable et un environnement favorable à la modernisation et à la croissance des investissements dans, entre autres, la filière céréalière. Différentes mesures d'accompagnement (techniques, financières, réglementaires, organisationnelles…) ont été mises en place. Le premier trimestre 2011, à titre d'exemple, a connu la mise en place d'instruments clés dans le renforcement du cadre économique et réglementaire sectoriel et des instruments d'accompagnement et d'intervention à travers le lancement à grande échelle des programmes de renforcement des capacités et de l'assistance technique PRCHAT pour le renouveau agricole et rural. Durant cette période, des instruments de sécurisation foncière ont été, également, mis en place, soutenus par la constitution du comité interprofessionnel des céréales et ses prolongements au niveau régional. Le premier trimestre 2011 a été aussi caractérisé par les mesures de consolidation mises en œuvre au titre de l'application des décisions du Conseil des ministres du 22 février 2011, notamment celle facilitant l'accès aux crédits pour les exploitants agricoles et les opérateurs économiques intégrateurs dans les filières agricoles (crédits Rfig, crédit fédératif et crédit d'investissement Ettahadi, Fonds de garantie aux investissements agricoles). Cependant, bien que le gouvernement s'efforce d'augmenter la culture céréalière du pays, il plane une incertitude dans ce secteur à cause de la dépendance presque généralisée à l'égard des pluies pour l'arrosage des champs. En effet, étant donné que seule une part minime des champs de céréales algériens est irriguée (seulement 2%), les agriculteurs du pays auront besoin de sources d'eau plus fiables pour que le secteur agricole croisse pleinement.De ce fait, l'évolution de l'utilisation de l'irrigation d'appoint et de la technologie dans la production céréalière, sont autant de techniques à prescrire, afin de réduire la facture algérienne en blé à défaut d'atteindre l'autosuffisance en ce produit de base. B. A.