Force est de constater que les réformes agricoles tardent à porter leurs fruits, à moins que ces réformes n'aient un autre objectif que celui de garantir le seuil minimum de l'autosuffisance alimentaire de façon à réduire la facture d'importation. Une hausse de 128%, pour ce qui concerne le blé, n'est-elle pas la parfaite illustration de l'échec de la politique agricole ? Les importations de blé de l'Algérie ont connu une augmentation de 128,1%, pour un coût de 1,51 milliard de dollars au 1er semestre de 2011 contre 664,85 millions de dollars à la même période en 2010, a affirmé ce mercredi le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des douanes. Les quantités de blé importées ont ainsi atteint 3,97 millions de tonnes au 1er semestre 2011 contre 2,93 millions de tonnes à la même période en 2010, soit une augmentation de 1,03 million de tonnes. Les importations de blé tendre, qui représentent une part importante des importations algériennes, sont passées de 395,34 millions de dollars pour une quantité de 1,93 million de tonnes en 2010 à 1,10 milliard de dollars pour 3,06 millions de tonnes, en hausse de 179,8%. Pour le blé dur, l'Algérie a importé durant le 1er semestre 2011 pour 410,63 millions de dollars (904,8 tonnes) contre 269,50 millions de dollars, soit 996,3 tonnes à la même période en 2010. Les importations de blé dur qui ont connu une baisse de 91,47 tonnes, ont enregistré une hausse de 52,3% en termes de valeur, qui s'explique essentiellement par la hausse des prix sur le marché international durant le premier semestre 2011. En 2010, la facture des importations de blé de l'Algérie avait connu une baisse en valeur de 31,7%, totalisant 1,251 milliard de dollars contre 1,832 milliard de dollars en 2009. Les importations de blé en 2010 étaient de 5,23 millions de tonnes contre 5,72 millions de tonnes en 2009, soit une baisse de près de 500 000 tonnes. La liste des principaux pays fournisseurs de l'Algérie en blé durant le premier semestre reste la même que celle de 2010. Il s'agit notamment de la France, du Canada, de l'Allemagne et des Etats-Unis d'Amérique. La production céréalière de l'Algérie prévue pour la campagne 2010-2011 devrait tourner autour de 45 millions de quintaux, selon l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). «Les dernières estimations que nous avons faites portent sur une production d'environ 45 millions de quintaux», a-t-il indiqué, rappelant qu'en 2009-2010, la production céréalière avait atteint 45,5 millions de quintaux contre 61,2 millions de quintaux en 2008-2009. Pour 2011, l'Oaic, principal importateur public, devrait importer pour 700 millions à 800 millions de dollars en produits céréaliers, hors importations des opérateurs privés, selon le ministère de l'Agriculture. La céréaliculture dans notre pays est pratiquée par près de 600 000 agriculteurs, dont 372 400 recensés au niveau des chambres de l'agriculture comme des professionnels de la filière sur une superficie qui a atteint 3,2 millions hectares. R. N./APS