Encore une fois, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a rejeté hier les déclarations faisant état de pénurie de médicaments. Selon lui, il n'y a pas de raison de faire comme l'année dernière lorsque l'Etat a débloqué une somme de 10 milliards de dinars, sur ordre du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour l'achat de produits manquants. Le représentant du gouvernement considère toutefois qu'il y a des problèmes réels dans le marché du médicament mais que ceci est dû à des «facteurs exogènes à la santé, à la médecine et à la pharmacie». Ces éléments «ont pollué» le secteur de la santé. Djamel Ould Abbès a évoqué les diplômes loués à des personnes qui ne sont pas du domaine. Il a aussi insisté sur le problème de la surfacturation: un produit se vendant à 500 euros est déclaré à 3 500 euros. Un comportement malhonnête, pas du tout sincère, a-t-il affirmé. Le ministre de la Santé a plusieurs fois cité ce mot, faisant donc allusion aux gens qui ne le sont pas et qui sont, selon ses dires, à l'origine des perturbations récurrentes qui frappent le marché du médicament. Un autre exemple cité par le ministre : une dame qui importe des médicaments sans avoir aucune structure et fait le conditionnement chez Saidal. «Je ne vois pas quel est l'apport de cet opérateur»? a-t-il dit. A Oran, un même produit utilisé dans le traitement du sida manque de façon répétitive et toujours dans cette région de l'Ouest : «De toutes les façons, c'est seulement un produit sur 20 mais c'est récurrent et cela ne concerne que la région de l'Ouest. C'est pourquoi j'ai ordonné une enquête.» La solution à ce phénomène réside dans le contrôle rigoureux du marché du médicament : «A partir de 2012, il y aura un contrôle rigoureux des importations de ces produits et ceci directement au niveau des ports et des aéroports. Nous avons formé des pharmaciens pour vérifier les stocks des médicaments au niveau des douanes.» Avant de passer au contrôle rigoureux, «il faut purifier le marché» de ces personnes «non sincères» qui portent grand préjudice au citoyen et à l'Etat : «Nous devons purifier le secteur.» Ce ne sera pas facile tant que l'origine du mal n'est pas tout à fait établie. De nombreux paramètres ne sont pas maîtrisés par les services du ministère et autres parties devant intervenir dans cette opération. Les mêmes problèmes risquent de se reproduire au grand dam du malade. Se voulant rassurant, le secrétaire général du ministère de la Santé a affirmé hier que les produits identifiés comme connaissant une baisse des stocks existent en Dénomination commune internationale (DCI) sous d'autres noms de marque. Concernant les produits anti cancéreux, un seul sur un ensemble de 129 DCI manque mais il sera disponible dans les prochains jours, a-t-il dit. K. M.