Le Crédit populaire d'Algérie a débloqué 4 milliards de dinars, et il ne reste que l'argent de la Banque nationale d'Algérie. «Les premières cargaisons de médicaments importés, arriveront ce soir (hier, Ndlr), au plus tard demain (aujourd'hui, Ndlr).» La déclaration a été faite, hier, par le ministre de la santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. Les cargaisons qui devraient arriver concernent 54 médicaments, selon le ministre. S'exprimant en marge du séminaire de formation des imams et des mourchidate, et de la campagne de sensibilisation portant sur «les maladies chroniques et le Ramadhan», Ould Abbès a reconnu qu'une pénurie de «médicaments existait et durait depuis des mois». C'est aussi une façon de responsabiliser son prédécesseur à la tête du département de la Santé, en l'occurrence Saïd Barkat, même s'il insiste sur le fait qu'«il ne faut jamais critiquer son prédécesseur, il a fait ce qu'il pouvait et je continuerai le travail». Toutefois, M.Ould Abbès a déclaré auparavant qu'il ne s'agissait pas d'une pénurie au sens propre, pour venir parler de 54 médicaments manquants alors qu'on parlait d'une quarantaine avant. Des contradictions qui sèment le doute quant à la crise qui prévaut au sein du marché national du médicament. Le ministre a expliqué que deux rapports ont été remis au Premier ministre Ahmed Ouyahia, les 15 et 30 juin dernier. C'est suite donc à ces rapports qu'une liste de produits pharmaceutiques manquants a été établie, en concertation avec la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). En coordination avec le ministère des Finances, une enveloppe de 10 milliards de dinars a été alors débloquée. Selon Ould Abbès, «le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a débloqué déjà 4 milliards de dinars, et on n'attend que l'argent de la Banque nationale d'Algérie (BNA)». S'agissant du type des médicaments qui sont touchés par la pénurie et qui seront importés, le ministre n'a soufflé mot. Sachant que les professionnels exerçant dans le secteur estimaient que le nombre des médicaments manquants dépassait la centaine, et que les mesures prises par le département de la santé ne pourront en aucun cas, venir à bout de la crise. Il convient ainsi de se demander si cette opération d'importation va subvenir aux besoins du marché national qui renferme en plus des hôpitaux, des pharmacies privées. Selon le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), la crise au sein des pharmacies risque de durer car l'argent injecté à la PCH sert en réalité a alimenter les hôpitaux, voire à répondre aux problèmes de trésorerie dans lequel se trouve la Pharmacie centrale. Les difficultés dont souffre le marché des produits pharmaceutiques relèvent des importateurs et des distributeurs, ajoutent-ils. Par ailleurs, interrogé sur le dialogue engagé avec les syndicats autonomes de la santé, Djamel Ould Abbès a affirmé qu'il se réunira aujourd'hui avec eux. «Ces syndicats vont faire partie du comité qui prépare la nouvelle loi sanitaire et la nouvelle carte sanitaire», a-t-il précisé, et d'ajouter que les syndicats vont aussi faire partie de tous les comités nationaux et autres, sans aucune autre précision. M.Ould Abbès a, entre autres, annoncé que des mesures «agréables», qui vont «plaire» aux syndicats, seront prises par le ministère. Le ministre de la Santé, rappelle-t-on, s'était engagé à impliquer les partenaires sociaux dans toutes les questions relatives au Système national de la santé et son développement futur, à l'instar de la révision du Code de la santé, la fondation du volet de la prévention médico-sanitaire et l'élaboration d'une nouvelle carte nationale de la santé. Concernant l'objet de la campagne, le ministre a tenu à préciser que «nous ne faisons que sensibiliser, avec les imams, nos malades atteints de maladies rénales, cardiovasculaires et diabète entre autres, des dangers que peut engendrer le jeûne, et c'est à eux seuls de décider». Selon lui, la période de jeûne pour cette année sera environ de 16 heures par jour, ce qui augmente les dangers pour les malades chroniques.