L'épilogue du débrayage des transporteurs privés de la wilaya de Tizi Ouzou ne semble pas être pour demain. Observée depuis quarante jours pour protester contre la délocalisation de la gare routière vers la nouvelle gare multimodale de Kaf Naadja, la grève des transporteurs des voyageurs par bus de la wilaya de Tizi Ouzou est toujours dans l'impasse, malgré les multiples tentatives pour son dénouement. Une situation préjudiciable avant tout aux voyageurs. Les deux parties conflictuelles, soit le collectif des transporteurs et la direction locale du secteur, campent toujours sur leur position initiale. Le directeur de wilaya du transport, fort de l'appui de sa tutelle, a réaffirmé, mardi, le «maintien» de la décision de transfert de la gare routière du centre-ville vers la nouvelle gare multimodale située à la périphérie sud de la ville. Il rappellera, selon ses propos rapportés par l'agence de presse algérienne APS, que celle-ci «a été prise» par les pouvoirs publics locaux et confirmée par l'autorité centrale de tutelle, à savoir le ministère des Transports. Cette mesure a été prise, a-t-il poursuivi, dans le but de «décongestionner le trafic automobile au sein de la ville des Genêts, tel que prôné par le nouveau plan de circulation». «Une énième tentative, entreprise dimanche dernier par le wali de Tizi Ouzou pour trouver une issue salutaire à ce problème qui n'a que trop duré, n'a malheureusement pas rencontré d'écho favorable auprès des concernés», a indiqué M. Rezig Kamel, précisant que «l'engagement du wali auprès des représentants du collectif des transporteurs (reçus en audience) pour la réalisation d'un ensemble d'aménagements de la nouvelle gare multimodale n'a pas induit l'effet escompté». Au titre de ces mesures, il est question notamment de l'élargissement des quais et de l'extension de l'aire de stationnement des bus au niveau de cette structure qui a coûté la bagatelle somme de 900 millions de DA au Trésor public, en plus d'une rallonge de 300 millions de DA pour des travaux d'extension, a précisé ce responsable. Interrogé sur les conséquences que pourrait entraîner la persistance de ce «bras de fer», le directeur des transports, qui a réitéré le caractère «irréversible» de cette décision de transfert, a assuré que «des décisions appropriées seront prises en temps opportun pour mettre un terme définitif à ce problème». Entre autres mesures envisagées en ce sens, il a fait cas de la «possibilité» de faire appel à de nouveaux transporteurs, tels les jeunes porteurs de projets ANSEJ, en plus, à titre palliatif, du renforcement des navettes ferroviaires desservant la ligne Tizi Ouzou-Alger et vice-versa. Pour leur part, les transporteurs s'en tiennent toujours à leur «revendication», consistant en l'exigence, telle qu'émise par des représentants du collectif de ces opérateurs affiliés à l'association des transporteurs des voyageurs de Kabylie (ATVK), en leur «réintégration au sein de l'ancienne gare routière et ce, jusqu'à la réalisation d'une nouvelle gare routière digne de ce nom». S'exprimant sur les aménagements prévus à la nouvelle gare de Kaf Naadja, ils ont estimé que «cette gare n'a rien de multimodale, car elle est juste destinée pour les trains, et son exiguïté ne lui permet pas d'accueillir les bus, au nombre de près de 400». Qualifiant, par ailleurs, les aménagements envisagés au niveau de cette structure de «simple replâtrage qui ne changera rien à la donne», ces transporteurs ont fait part de leur «détermination à poursuivre leur grève, jusqu'à la réouverture de l'ancienne gare routière et sa restitution à son usage initial». Le ministère des Transports a rappelé mardi dernier, dans un communiqué, la nécessité d'appliquer la mesure de délocalisation de l'ancienne gare routière de la ville de Tizi Ouzou vers la gare multimodale de Kaf Naâdja, apportant ainsi son soutien aux décisions prises à ce sujet par les autorités locales de la wilaya. Recevant en audience les représentants des transporteurs, le ministère a porté à leur connaissance les informations liées à «cette délocalisation en leur rappelant le caractère local de ce dossier et la nécessité de mettre en application les décisions prises par les autorités locales, et en poursuivant la recherche des améliorations dans le fonctionnement de la gare de Kaf Naâdja dans la concertation permanente», a précisé le communiqué. La délocalisation en question s'inscrit, insiste le communiqué, «en droite ligne de l'utilisation des investissements publics structurants en matière de transport, notamment routier et ferroviaire, comme c'est le cas dans d'autres wilayas du pays». R. N.