La répression marocaine continue de s'abattre sur les Sahraouies, qui manifestent pacifiquement pour dénoncer l'exclusion et la privation exercées contre toutes les catégories du peuple et revendiquer leur droit à l'autodétermination. Mercredi dernier, cinq coordinations de chômeurs sahraouis de la ville occupée ont décidé d'entamer un sit-in ouvert, mais aux environs de 22h00, les protestants ont été surpris par une intervention violente des éléments de l'armée et de la police qui ont matraqué et torturé les citoyens sans défense et procédé à la destruction des tentes. Cette intervention brutale des forces de l'armée marocaine a fait des blessés parmi les manifestants sahraouis, selon l'agence SPS. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a aussitôt interpellé mardi le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon sur «l'escalade dangereuse» des violations des droits de l'Homme des Sahraouis par le Maroc et la répression continue du mouvement de protestation pacifique dans les villes d'El Ayoun et Boujdour occupées. Dans une lettre adressée à Ban Ki-moon, le président sahraoui a relevé que «les autorités de l'occupation marocaine au Sahara occidental continuent à exercer les mêmes politiques répressives ayant accompagné son invasion militaire de Saguia El Hamra et Rio de Oro le 31 octobre 1975 ou son attaque militaire contre le camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010», estime l'Agence de Presse Sahraouie (SPS). Un jour après son attaque «violente» dans la ville occupée de Boujdour, «les autorités de l'occupation marocaine ont «entamé le Ramadhan, mois de quiétude et de paix, par une autre intervention dans la ville occupée d'El Ayoun» soulignant que cela traduit une escalade «dangereuse» des violations graves des droits de l'Homme par l'Etat marocain». Dans ce sens, M. Abdelaziz a tenu pour responsable l'Etat marocain dans la disparition d'un jeune Sahraoui appelant les Nations unies à «intervenir en urgence en vue de mettre un terme à ces pratiques». Cette intervention traduit «les intentions malsaines» des autorités marocaines à poursuivre leur entêtement et son refus d'appliquer les chartes et décisions des Nations unies et les exigences du droit international ainsi que le droit humanitaire international. A cet effet, le président sahraoui a exhorté les Nations unies à «intervenir d'urgence», à exercer des pressions et à prévoir les sanctions nécessaires contre le gouvernement marocain mais aussi à élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la protection et la surveillance des droits de l'Homme dans le Sahara occidental. La société civile ne peut rester en marge de ces pratiques, a-t-il dit, soulignant la nécessité d'accélérer l'ouverture des territoires aux observateurs et médias internationaux indépendants. En outre, le président sahraoui a appelé à la libération de Yahia Mohamed Elhafed Izaa et l'ensemble des détenus politiques, à mettre la lumière sur le sort des 651 Sahraouis disparus, à éliminer le mur de séparation et à cesser immédiatement la spoliation des richesses du Sahara occidental. Par ailleurs, la lettre est revenue sur «l'intervention violente de la police et forces auxiliaires, le 31 juillet à El-Ayoun, contre une manifestation pacifique organisée par des citoyens et citoyennes sahraouis en signe de protestation contre l'enlèvement du jeune Ghali Bouhella par les forces de sécurité marocaines le 30 juillet». A. R.