Des militants sahraouis des droits de l'homme ont été blessés et arrêtés par les forces d'occupation marocaines, lors d'une manifestation organisée au quartier Maata (El Ayoune occupée), pour dénoncer l'occupation marocaine des territoires du Sahara occidental. Les manifestants qui scandaient des slogans revendiquant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et dénonçant les violations marocaines répétées des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et «la spoliation méthodique» de ses ressources naturelles, ont été surpris par la violente intervention des forces marocaines, qui a fait des blessés et a mené à l'arrestation de plusieurs d'entre eux dont cinq militants figurant parmi les membres de la délégation ayant effectué récemment une visite dans les camps des réfugiés sahraouis. La militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haidar, a dénoncé hier la répression «brutale» par la police marocaine de deux manifestations pacifiques lundi et mardi au Sahara occidental. «C'est la réponse marocaine au président de l'Union européenne», Herman Van Rompuy, qui avait pressé dimanche le Maroc d'accomplir «davantage de progrès dans le respect (...) des droits de l'homme», lors du premier sommet UE-Maroc à Grenade (sud de l'Espagne), estime la militante dans un communiqué. «La police et les services secrets marocains ont réprimé mardi violemment une manifestation organisée dans le quartier de Maatala, au cœur d'El Ayoune, pour accueillir 12 activistes qui rentraient des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf», selon ce communiqué. Parmi les «nombreuses personnes» agressées, dont «plusieurs femmes», figurent Sabbar Brahim, secrétaire général de l'Association des victimes de violations graves des droits de l'homme par le gouvernement du Maroc, et Ennaama Asgari, vice-président du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara occidental (Corelso), est-il précisé. Le premier a été «matraqué» et souffre d'«une blessure ouverte à la tête et de lésions graves aux reins», le second «a reçu des coups sur tout le corps qui ont laissé des marques visibles sur sa peau», ajoute le communiqué. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait réitéré sa demande à l'ONU, relative à la mise en place d'un mécanisme de contrôle du respect des droits de l'homme, qui serait chargé de l'élaboration d'un rapport au Sahara occidental occupé. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président sahraoui a précisé que le gouvernement marocain «a divisé le Sahara occidental par un mur militaire effrayant, sur une longueur de plus de 2700 km, et continue de spolier ses richesses naturelles et à séquestrer dans ses prisons une soixantaine de détenus politiques sahraouis».