De nombreux sympathisants avec la cause sahraouie ont tenu vendredi un sit-in devant l'ambassade du Maroc à Rome, au cours duquel ils ont condamné l'attaque meurtrière contre "le camp de la liberté" près de la capitale occupée du Sahara occidental El Ayoun, lundi dernier. Les protestataires, représentant différentes institutions de l'Etat, des partis politiques, le mouvement associatif, syndical, et des jeunes ont répondu à l'appel de l'association nationale de solidarité avec le peuple sahraoui. Dans leurs interventions, les orateurs ont exigé le respect des droits de l'homme par le Maroc, l'arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés, et l'exercice du peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Ils ont dénoncé le recours à la "force brutale" par les autorités marocaines en réponse aux légitimes revendications politiques, économiques, sociales et culturelles du peuple sahraoui, appelant la communauté internationale à intervenir pour contraindre le Maroc à mettre fin à l'occupation du Sahara occidental. Sur l'attaque meurtrière contre le camp sahraoui, les intervenants issus des partis politiques italiens ainsi que les jeunesses communistes et libérales, diverses ONG, ont appelé à la mise en place par le Conseil de sécurité des Nations unies d'une commission d'enquête, qui "se déplacerait sur place pour faire la lumière sur ces évènements tragiques". Au cours des deux heures qu'a duré le rassemblement, les manifestants qui brandissaient les drapeaux sahraouis, ont crié leur colère contre l'inaction des Nations unies, notamment la MINURSO, face aux "violations répétées et systématiques" des droits de l'homme au Sahara occidental. Ils ont appelé également à l'autodétermination et à la liberté du peuple sahraoui, réaffirmant leur soutien à son combat pour le recouvrement de ses droits "bafoués dans l'impunité" par les autorités marocaines d'occupation depuis plus de 35 ans. Les organisateurs de ce sit-in devaient remettre une motion de protestation à l'ambassadeur du Maroc à Rome, mais aucun représentant diplomatique de ce pays n'a daigné les recevoir. Cette motion, signée du président de l'association nationale (italienne) de solidarité avec le peuple sahraoui, Edoardo Chiribella, "dénonce les violations systématiques" des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. Elle dénonce également la "force brutale" utilisée par les forces de police et de gendarmerie marocaine lors du démantèlement du "camp de la liberté", déplorant que cet état de fait intervenait "au moment où s'ouvraient les négociations directes" entre le Maroc et le Front Polisario, près de New York. Le texte qui exige "l'arrêt immédiat de la répression contre les populations civiles sans défense", appelle "au respect des droits politiques et sociaux des populations sahraouies, réaffirmés par les Nations unies". La motion appelle enfin, à une "solution durable et pacifique du conflit à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui". Etaient présents à ce rassemblement, des représentants d'institutions de l'Etat, à l'image du Conseil municipal de Rome, du Parlement avec ses deux Chambres, des partis politiques (majorité et opposition), des ONG, des représentants de la centrale syndicale italienne, la CGIL.