Selon les spécialistes des questions pétrolières, la plupart des champs de pétrole libyens ne seraient plus sous le contrôle de Kadhafi, du fait de l'intervention de l'Otan dans le conflit. La crise en Libye a entraîné un arrêt subit des exploitations pétrolières. L'arrêt des exportations pétrolières, le régime Kadhafi n'y a jamais pensé. Mais il ne perd pas, pour autant, espoir surtout après qu'il eut constaté qu'il y a des grains dans la grosse machine de l'Otan qui est en train de le bombarder. Les exportations devront-elles reprendre bientôt ? Dans l'intervalle, l'arrêt des exportations libyennes n'a pas réellement perturbé les marchés pétroliers. Pas plus qu'ils n'ont pesé sur les opérations d'approvisionnement, notamment en Europe. La production en gaz et pétrole de la Libye n'est pas négligeable au niveau européen, mais elle n'est pas non plus très importante. Les chiffres livrés par certains organismes font état de 3% de la production de gaz libyen destinée à l'Union européenne et 10% pour le pétrole. La Libye, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), constitue pourtant un des principaux producteurs de pétrole en Afrique. Selon l'Agence internationale de l'énergie, elle produit 1,69 millions de barils par jour dont 1,49 millions destinés pour les clients en Europe. L'Italie est son premier importateur. Fait inédit dont a fait mention la presse internationale, il y a quelques jours, un pétrolier libyen a été détourné au large de Malte par de présumés rebelles libyens, peut-être avec l'aide des forces spéciales européennes, rapportaient mercredi des sources proches du dossier, citées par des agences de presse. Le Cartagena était à l'ancre près des eaux territoriales maltaises lorsqu'il a été abordé par un remorqueur battant pavillon libyen, mercredi vers deux heures du matin, a précisé à Reuters une source bien informée, qui a tenu à rester anonyme. Le pétrolier appartient à la société gouvernementale libyenne General National Maritime Transport, qui serait contrôlée par un des fils de Mouammar Kadhafi, Hannibal. Il fait route vers Benghazi, le bastion des rebelles libyens, à l'est de la Libye, sous la surveillance étroite de l'Otan, qui dispose de 17 navires de guerre en Méditerranée. L'Otan a confirmé suivre la trajectoire du Cartagena, mais a dit ne pas être en mesure de confirmer s'il avait été détourné. «Nous suivons le bateau et tout indique qu'il coopère avec les forces de l'Otan à l'approche des côtes libyennes», a déclaré le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'organisation atlantique. Selon le Petroleum Economist, une lettre d'information de l'industrie pétrolière, le Cartagena a été saisi par des Libyens qui ont agi sans l'accord du Conseil national de transition (CNT), l'organe de commandement des rebelles. Une «source bien informée» citée sur son site Internet affirme qu'un gouvernement européen a fourni la logistique nécessaire pour cette opération, dont probablement l'emploi de forces spéciales aéroportées. Le porte-parole de l'Otan a déclaré avoir entendu parler de cette information, mais «ne pas être en position de spéculer» sur sa véracité. Le Cartagena transportait 40 000 tonnes d'essence qu'il devait initialement livrer à Tripoli, précise le Petroleum Economist. Les rebelles libyens avaient déjà détourné en mars un autre pétrolier appartenant à une compagnie gouvernementale libyenne. Y. S.