Le Parlement syrien a tenu hier, dimanche, une session pour approuver les réformes politiques annoncées par le gouvernement, au moment où l'armée s'est déployée dans l'est du pays, alors que la communauté internationale continue d'appeler à la fin des violences et la mise en œuvre rapide de «réformes crédibles». Une session convoquée mercredi dernier par le président du Parlement, M. Mahmoud El-Abrach, selon les précisions de l'agence Sana. Des sources parlementaires, citées par le quotidien syrien Al-Baâth, ont indiqué que les reformes annoncées par le président Bachar Al-Assad ces trois derniers mois, dont la loi sur les partis et la tenue d'élections générales, seront soumises au Conseil qui les soumettra à son tour aux comités spécialisés. Damas a, par ailleurs, annoncé samedi, l'organisation avant la fin de l'année en cours des élections législatives. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid El-Moallem, a promis un scrutin «libre et transparent, représentant les aspirations du peuple syrien». Selon l'article 58 de la Constitution syrienne, des élections parlementaires doivent être organisées dans les trois mois après la fin du mandat du Conseil du peuple (Parlement). Ce dernier reste toujours en fonction jusqu'à l'élection d'une nouvelle assemblée. Cette réunion du parlement syrien intervient au moment où l'armée, appuyée par 250 chars et des transports de troupes blindés, a pénétré, dans la journée, dans la ville de Deir Ezzor dans l'est du pays, où elle a procédé à plusieurs arrestations, selon le responsable de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées à Homs, selon la même source. D'autre part, vingt civils ont trouvé la mort et des dizaines d'autres ont été blessés, lors de l'intervention de l'armée à Deir Ezzor, selon le président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel Karim Rihaoui. D'après les autorités syriennes, ces opérations ont été menées pour nettoyer ces régions des groupes armés. Lors d'un entretien dimanche avec le ministre libanais des Affaires etrangères, Adnane Mansour, le président syrien Bachar al-Assad a souligné l'obligation pour l'Etat de défendre la sécurité et protéger la vie des citoyens. Sur la scène internationale les appels se multiplient réclamant la fin des violences en Syrie et l'application des réformes annoncées par le gouvernement syrien afin de rétablir la stabilité et la sécurité dans le pays, plus de quatre mois après le début du mouvement de contestation populaire. Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exprimé samedi, lors d'une conversation téléphonique avec le président syrien, «sa profonde inquiétude et celle de la communauté internationale à propos de la violence croissante et du bilan des morts en Syrie ces derniers jours». M. Ban «a transmis au président syrien le message clair envoyé par le Conseil de sécurité et lui a demandé de mettre fin immédiatement à l'usage de la force militaire contre les civils», a indiqué le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont également exprimé leur inquiétude face à l'évolution de la situation en Syrie et appelé à la fin de l'«effusion de sang» dans ce pays. Le CCG (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman et Qatar) ont notamment exhorté dans un communiqué les autorités syriennes à entreprendre «de sérieuses et nécessaires réformes protégeant les droits et la dignité du peuple syrien». Voisine de la Syrie, partageant avec elle 850 km de frontières, la Turquie va dépêcher son chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, à Damas pour transmettre «avec détermination» au régime de Damas les «messages» d'Ankara face à la contestation populaire dans ce pays, a annoncé le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. «Nous sommes arrivés à bout de patience et c'est pourquoi j'envoie mardi (demain) le ministre des Affaires étrangères en Syrie», a déclaré M Erdogan, lors d'un repas de rupture de jeûne du ramadhan, cité par l'agence de presse Anatolie. Le Premier ministre a estimé que la Turquie «ne peut pas rester spectatrice» face à des événements survenant dans «un pays avec lequel elle partage des liens historiques, culturels et familiaux». G. H. /agences