Photo : Sahel De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Beaucoup de gens ignorent l'effet des déchets hospitaliers. Ils sont pourtant sources d'infections qui peuvent être fatales. Les hôpitaux de Tlemcen sont malheureusement dépourvus d'incinérateurs. Hormis des brûleurs qui dégagent des fumées atroces et polluantes et qui portent atteinte aux populations, le secteur de la santé est en passe de «contaminer» toute une population.La dotation des hôpitaux d'incinérateurs dernière génération tant annoncée tarde à se faire. Malheureusement, jusqu'à présent, rien n'a été fait, et les populations courent un véritable danger.Mieux vaut prévenir que guérir. Personne ne peut imaginer qu'en se rendant à l'hôpital, on pourrait contracter une infection quelconque. Les déchets hospitaliers (composés d'objets tranchants –seringues, lames, aiguilles– objets infectieux –pansements, gants souillés, restes d'un corps– les déchets radioactifs –objets contenant du plomb ou du mercure) représentent un danger surtout en cas de négligence dans leur gestion. Négligence largement constatée, et nul ne peut nier cet état de fait. La santé à Tlemcen a besoin d'une véritable cure.«Les déchets hospitaliers ne sont pas comme les ordures ménagères. Leur gestion demande une méthode d'élimination spécifique afin d'éviter une quelconque propagation. Etre doté d'un appareil incinérateur de déchets hospitaliers est important», conseillent nombre de médecins conscients du danger. Selon ces derniers, un centre hospitalier universitaire dégage hebdomadairement de 5 à 22 quintaux de déchets. Pour le centre hospitalier de Tlemcen, en plus du manque d'incinérateur, les chats et les chiens errants constituent un danger supplémentaire.A cela s'ajoutent des fosses non sécurisées pour enterrer les déchets. Le risque d'avoir une maladie infectieuse est important aussi bien pour le malade qui attrape une infection nosocomiale (une infection hospitalière contractée lors de l'admission du patient à l'hôpital) que pour le garde-malade, mais aussi le personnel médical. «Le cancer du poumon, l'hypertension artérielle, le retard mental peuvent être liés aux déchets radioactifs. Pour les autres déchets, le risque de tétanos, de l'hépatite ou du sida est réel», précisent des médecins.Pourtant, des journées de sensibilisation et d'information sur le tri et le conditionnement des déchets hospitaliers ont été organisées, sans, pour autant, rien de concret. L'hôpital, partie intégrante de la ville, se doit de participer activement, en dehors des activités de soins, à assurer la sécurité et l'accueil des patients. Prévenir certaines maladies et parer à toute contamination en milieu hospitalier passent obligatoirement par le tri des déchets. Le poids des maladies nosocomiales pèse lourdement sur les hôpitaux, en raison du problème d'hygiène et de l'absence de normes dans le tri des déchets.A travers la wilaya de Tlemcen, les hôpitaux dégagent des fumées nocives pour la santé, et fleurissent en leur sein des décharges sauvages. Nombre de structures de santé ne respectent pas l'environnement, à l'image de l'hôpital de Sebdou qui constitue une bombe écologique et dont les services ont été envahis tout récemment pas des milliards de cafards et insectes. La présence de moustiques constitue une autre menace à travers le risque de la leishmaniose, etc.Au niveau du CHU, c'est le laisser-aller, et la situation est commune à tous les autres hôpitaux.L'heure de dénoncer l'état de santé a Tlemcen a sonné et l'ensemble des acteurs doivent accepter les faits car réels. Une virée à travers ces hôpitaux montre à quel point les hôpitaux de Tlemcen ont besoin d'équipements pour faire face à ce danger.L'ensemble des déchets hospitaliers à Tlemcen proviennent des activités de diagnostic et traitement des malades (aiguilles, scalpels, sang et dérivés, seringues...). Une partie, tout aussi importante, est issue des recherches universitaires et de l'activité industrielle spécialisée dans la fabrication de produits médicaux. Celle-ci dégage des déchets toxiques et radioactifs. Chaque type de déchet présente des risques aussi bien pour la population que pour l'environnement.Passer à l'action en dotant ces hôpitaux d'incinérateurs comme prévu par le gouvernement est plus que souhaitable.