Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Le parcours de la JS Kabylie et du MC Alger dans les compétitions continentales est plus que catastrophique. A l'issue de la troisième journée de la phase des poules, le Mouloudia n'a qu'un seul point en Ligue des champions, alors que les Canaris n'ont engrangé aucun point en Coupe de la CAF. Même si les dirigeants et techniciens de ces deux clubs tentent d'expliquer les déroutes par «la fatigue», il est clair que le problème est beaucoup plus profond et ne se résume pas seulement au fait que le championnat national s'est terminé très tardivement. La phase des poules des deux compétitions africaines étant organisée durant l'été, les joueurs n'auront plus de temps de se reposer. Si le MCA a déserté la scène sportive continentale depuis bien longtemps – il ne participe pas régulièrement aux compétitions continentales –, la JSK quant à elle est une habituée de ces joutes. Dans certains cas, ses plus récentes participations ont même été satisfaisantes. L'année passée, les Canaris ont atteint les demi-finales de la Ligue africaine des champions. De plus, les mauvaises prestations de ces deux clubs ne sont pas seulement relatives aux compétitions africaines. Ils ont eu d'énormes difficultés même en championnat national. La JSK et le MCA ont terminé la saison à la 10e place avec 37 points, à un point seulement du premier relégable, en l'occurrence l'USM Annaba (36 points). Donc, les raisons de la déroute sont ailleurs. Il faut dire que les deux équipes connaissent depuis quelques années un énorme problème d'instabilité au niveau de leur staff technique ou même de la composante de l'effectif. La JSK, en pleine compétition africaine donc, a procédé au recrutement de pas moins de dix joueurs. Ce qui fait que lors d'un match, l'entraîneur se retrouve avec deux joueurs seulement sur le banc. Le Mouloudia a également vécu la même chose. En tout cas, d'une manière générale, le football national passe par une période des plus difficiles. Ces mauvaises prestations de la JSK et du MCA s'ajoutent à la quasi-élimination de la sélection nationale des éliminatoires de la CAN 2012. La professionnalisation du football national n'apporte pour l'instant rien de nouveau en termes de changement des mentalités ou du fonctionnement de nos clubs. Si ces derniers sont devenus des SSPA (société sportive par actions), il n'en demeure pas moins que, globalement, leur gestion est toujours caractérisée par l'amateurisme qui existait avant. Les vieux réflexes perdurent. En somme, c'est le même personnel qui est toujours là. Et la majorité d'entre ces dirigeants «résistent» aux changements. En tout cas, il est clair qu'en continuant dans cette voie la majorité des clubs algériens n'arriveront jamais à se hisser au haut niveau. De véritables réformes s'imposent, sinon la professionnalisation ne sera, en fin de compte, qu'un changement de statut…