Synthèse de Badiâa Amarni L'analyse tendancielle du secteur agricole indique une hausse régulière de la production nationale au cours des dix dernières années, y compris durant les campagnes précédentes. Alors qu'en 2009 la forte croissance enregistrée avait été tirée principalement de la production exceptionnelle des céréales, celle de 2010 (plus de 6%) l'a été par les résultats obtenus dans les maraîchages, l'arboriculture, le lait, les viandes et les légumes secs. Pour l'année en cours, les prévisions de croissance se situent à hauteur de 7,7%. C'est là le bilan du secteur agricole présenté au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par le ministre de l'Agriculture et du Développement dural dans le cadre des réunions d'évaluation des activités des différents départements ministériels. Le Dr Rachid Benaïssa a présenté, lors de son audition dimanche, un exposé relatif aux grandes actions qui ont marqué le secteur au cours de l'année 2010 et mis en exergue les tendances de l'évolution du secteur agricole durant la période 2000-2010 et à l'horizon 2014. Il a fait part au premier magistrat du pays de «l'évolution du règlement structurel de la question du foncier agricole dans le cadre d'une approche globale et cohérente, traitant à la fois des terres du domaine privé de l'Etat, des terres privées et des terres forestières, ainsi que des modes de leur utilisation, la plus rationnelle et la plus sécurisante». Selon lui, l'opération de reconversion de droit de jouissance en droit de concession «se déroule dans de bonnes conditions». Le développement de nouvelles capacités d'observation des filières «a permis de mettre en place un système de régulation des produits agricoles de large consommation», mais aussi une batterie de mesures de différentes natures «permettant non seulement la protection des revenus des agriculteurs et des éleveurs, mais aussi la constitution des stocks d'intervention aux fins de stabilisation des marchés». Au volet financement, le premier responsable du secteur est revenu sur l'adaptation de la politique de financement bancaire et de soutien ayant porté, notamment sur «le renforcement du financement bancaire réalisé à travers la mise en place de produits financiers adaptés et incitatifs destinés à accompagner les agriculteurs et les éleveurs dans la mise en œuvre de leurs projets de campagne, d'exploitation et d'investissement». Les nouveaux produits bonifiés lancés sont le crédit Rfig, le crédit Ettahadi et le crédit fédératif, a rappelé le ministre. Toujours au même chapitre, Benaïssa a évoqué «l'adaptation de la politique de soutien direct qui est dédié à la politique de l'équipement et à la modernisation des exploitations nouvellement créées, au renforcement des capacités de production, notamment de celles qui existent et aux entreprises économiques qui concourent à l'intensification, la transformation, la valorisation et la régulation des produits agricoles et d'élevage». Le ministre n'a pas omis de revenir sur les efforts consentis pour le développement de la ressource humaine et son renforcement. Ceci à travers l'appui technique apporté aux producteurs, la mise en œuvre de toutes les mesures inscrites au titre du renouveau agricole et rural et la libération et l'encouragement des initiatives. Concernant la protection de l'environnement, axe central de la politique de renouveau rural, Rachid Benaïssa a rappelé la mise en place de cinq programmes, à savoir la lutte contre la désertification, le traitement des bassins versants, l'appui à la mise en valeur des périmètres agricoles, la gestion et l'extension du patrimoine forestier et la conservation des écosystèmes naturels.