Photo : Riad Par Wafia Sifouane A quelques jours de la fin du mois sacré de Ramadhan, la kheïma de solidarité organisée par le quotidien La Tribune continue et ce, depuis son lancement le 5 août dernier, à faire des émules et cela en s'imposant comme la destination favorite des familles résidant dans les quartiers environnants. Avec à l'affiche des quaâdate châabi, des hommages à des anciennes gloires du football algérien et de la bonne ambiance à forte dose. La kheïma a réussi, en un laps de temps réduit, à conquérir les cœurs des citoyens dépourvus de loisirs. Ayant démarré du principe d'égayer les veillées ramadhanesques des citoyens et redorer le blason de grands joueurs oubliés, la kheïma de solidarité de La Tribune a vu, depuis le début de ce mois sacré, défiler sur sa scène des artistes de renom venus bénévolement diffuser du bon son et participer à cette grande opération de solidarité et de proximité. Fidèle à son engagement, c'est en compagnie de l'artiste chaâbi, Hamid Laïdaoui, invité jeudi dernier à se produire sur scène, que La Tribune a poursuivi son opération en touchant de plus en plus de citoyens. En fait, ils étaient nombreux ce soir-là à affluer vers le siège du quotidien qui abrite la kheïma. Accompagnée de ses deux filles, une jeune dame habitant à Ruisseau nous a fait part de son étonnement et sa joie à la découverte des lieux. «Mes voisines m'ont parlé de cette kheïma gratuite ouverte depuis le début du mois, mais ce n'est que ce soir que j'ai décidé de me déplacer avec mes deux fillettes. Je trouve cette idée vraiment géniale car nous n'avons nulle part où aller dans ce quartier», dira-t-elle. Sur scène, l'artiste de la soirée entame sa prestation en compagnie de l'orchestre de Hamai Mabrouk qui a accompagné la quasi-totalité des invités de la kheïma de solidarité. Né à El Harrach en 1948, Hamid Laïdaoui est un chanteur chaâbi formé par le maître Abdelkrim Dali au conservatoire municipal d'Alger. «C'est grâce à ce maître que j'ai appris cet art pour entamer par la suite ma carrière», dira-t-il. Une carrière qu'il mènera durant de longues années loin des projecteurs préférant ainsi se consacrer à l'animation des fêtes populaires et autres galas de proximité. Auteur de rares enregistrements audio, l'artiste affirme être entièrement satisfait de sa carrière en retrait.Très humble, l'artiste rejoint la scène vers les coups de 23h pour régaler l'assistance d'un bouquet chaâbi varié durant lequel plusieurs qsidate ont été revisitées. «Mon répertoire musical est constitué de textes issus du patrimoine chaâbi. Du madih au gharami, un concert de chaâbi a la capacité de s'adapter au public, l'artiste ne fait que répondre à la demande de son public», affirme Laïdaoui . En effet, ayant commencé avec du medih, l'artiste conclura sa prestation en interprétant des titres du défunt El Hachemi Guerouabi dont la voix lui est étrangement semblable. Assis confortablement sur des chaises ou installés au fond à côté des rampes d'escaliers, le public a pu durant plus d'une heure se délecter de l'authenticité du jeu du musicien en se remémorant avec nostalgie l'ambiance d'antan ou le Ramadhan était avant tout une occasion pour faire la fête et rapprocher la société. Venu pour la première fois à la kheïma de solidarité de La Tribune, un jeune homme nous a fait part de son entière satisfaction vis-à-vis de l'organisation de cette action à la fois sociale et culturelle. «Je trouve cette initiative vraiment louable surtout qu'elle est organisée par un journal. Cela reflète superbement l'état actuel de notre pays où ceux qui sont censés penser à ce genre d'événements et d'hommages sont complètement démissionnaires», dira-t-il.