Une délégation russe composée d'hommes politiques et religieux est attendu aujourd'hui en Syrie le président Bashar al-Assad ainsi que des représentants de l'opposition pour se faire une idée objective de ce qui s'y passe, a annoncé hier le sénateur Aslambek Aslakhanov, membre de la délégation. «Nous avons une envie sincère de savoir ce qui se passe réellement en Syrie, les sources extérieures fournissant des informations très contradictoires, pour les uns, la situation dans le pays dégénère à cause des terroristes, alors que les autres affirment que la population civile fait l'objet de représailles», a indiqué le sénateur. «Nous souhaitons obtenir des informations les plus objectives possibles, nous entretenir avec la population afin de tirer nos propres conclusions», a affirmé l'interlocuteur. «Au terme de notre visite, je soumettrai toutes les informations recueillies aux dirigeants russes et nous les rendrons publiques lors d'une conférence de presse», a-t-il ajouté. C'est d'ailleurs en raison des informations contradictoires que le ministère russe des Affaires étrangères a jugé, selon l'agence syrienne SANA «inacceptable» la position du président américain Barack Obama et de la haute représentante de la politique extérieure de l'Union européenne Catherine Ashton. Une source responsable au ministère russe des Affaires étrangères a déclaré hier que la Russie n'était pas favorable à une telle position et pensait que le plus important à ce moment-là est de donner le temps pour la réalisation des réformes lancées par le président Bachar al-Assad, «d'autant que des mesures considérables ont été déjà prises dans ce sens». «La Russie encourage la Syrie, par tous les moyens disponibles, à mettre en œuvre ces mesures», a affirmé la même source trouvant que le dialogue général en Syrie est la seule voie pour résoudre, d'une manière efficace, toutes les questions qui s'étaient accumulées ces derniers temps. Par ailleurs, une mission humanitaire de l'Onu se rendra en Syrie ce week-end afin de témoigner de la situation dans le pays. «Nous avons obtenu la garantie que nous pourrions nous rendre partout où nous souhaitons», a déclaré Valerie Amos, chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha). «Nous voulons nous concentrer sur les endroits où des combats ont été rapportés». Mercredi dernier, El Assad a annoncé avoir mis fin à l'opération militaire menée contre les manifestants syriens. Toutefois, cette mesure semble avoir été prise trop tard. Jeudi, le Royaume-Uni, la France, le Portugal et l'Allemagne ont exprimé leur intention de mettre au point une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu imposant des sanctions à l'encontre de la Syrie. De son côté, le président américain Barack Obama a annoncé que Washington a imposé des «sanctions» sans précédent à la Syrie, ordonnant le gel immédiat de tous les avoirs du gouvernement syrien sous juridiction américaine. Dans le cadre des sanctions américaines les plus dures imposées à ce jour, M. Obama a déclaré qu'avec ce nouvel ordre exécutif, aucun Américain n'a le droit d'entreprendre de transactions avec le gouvernement syrien.