Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les rebelles gagnent du terrain et assurent que la fin est «proche» L'ex-numéro 2 de Kadhafi rallie les insurgés, les Tripolitains tentent de fuir la capitale
La fin du colonel Mouammar Kadhafi «est très proche» et sera sans doute «catastrophique», a estimé hier le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, qui a confirmé des «contacts avec le premier cercle» du «Guide» libyen. «Nous avons des contacts avec le premier cercle du colonel Kadhafi (...), tout montre que la fin est très proche, avec l'aide de Dieu», a déclaré M. Abdeljalil au cours d'une conférence de presse. «Si Kadhafi veut quitter le pouvoir, nous voulons qu'il l'annonce lui-même (...). Mais nous pensons qu'il ne le fera pas», a-t-il déclaré. «Je m'attends à une fin catastrophique pour lui et pour les siens. Je m'attends aussi à ce qu'il créé une situation (d'anarchie) dans Tripoli. J'espère que je me trompe», a ajouté le président du CNT, l'organe politique de la rébellion libyenne. Ainsi donc, tout porte à croire que les contacts ou «la conspiration» qu'il y a eu entre la rébellion et le premier cercle du colonnel Khadafi portent sur la manière d'écarter le guide du pouvoir. Une trahison de ses plus proches est sûrement l'image de la fin «catastrophique» augurée par le président du CNT. En prévision des combats à venir dans la capitale, M. Abdeljalil a appelé ses habitants à «protéger la vie et les biens de la population», mais également à «protéger les institutions et les biens publics». «Toute destruction nous coûtera très cher», a-t-il prévenu. Il a aussi appelé les combattants rebelles à ne pas piller et «à protéger et à traiter avec justice» tous les soldats du régime qui seront faits prisonniers ou se rendront. «Nous sommes tous Libyens», a-t-il insisté. Parallèlement, il est annoncé que l'ancien numéro 2 du régime, Abdessalem Jalloud, a rejoint la rébellion. Pour les rebelles libyens, le ralliement d'Abdessalem Jalloud est un succès symbolique : considéré comme l'ancien numéro 2 du régime, il avait a participé au coup d'Etat grâce auquel Mouammar Kadhafi avait pris le pouvoir, il est, depuis, tombé en disgrâce.Sur le terrain, les insurgés continuent d'avancer vers Tripoli chaque jour un peu plus. Ils ont réussi à s'emparer de Zawiyah, ville stratégique qui contrôle l'approvisionnement en essence, gaz oil et gaz de la capitale. Hier, ils ont affirmé contrôler tout Brega, théâtre de violents combats depuis des semaines sur le front Est, après s'être emparés des installations pétrolières de la ville. Vendredi dernier, ils ont annoncé avoir pris Zliten et Zawiyah. Un responsable rebelle a aussi annoncé la capture du colonel Omrane Ali Ben Salim, chef des renseignements pour Zliten. Si elle est confirmée, la prise de Zliten marquera un nouveau revers militaire pour le régime, alors que les rebelles resserrent déjà leur étau sur Tripoli par l'Ouest, coupant la voie vers la frontière tunisienne. Dans le même temps, l'Otan a continué ses frappes sur Tripoli. Plusieurs cibles ont été bombardées avant l'aube, dont une résidence du chef des renseignements du régime, Abdallah Senoussi, objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes contre l'humanité. Les raids ont aussi visé le secteur de la résidence de M Kadhafi, ainsi qu'un poste de la police judiciaire. La pression militaire sur le régime s'est encore accentuée malgré un appel la veille à un cessez-le-feu du Premier ministre Baghdadi Mahmoudi, qui a exclu un départ de M Kadhafi. Sur le plan humanitaire, l'intensification des combats a entraîné une «rapide détérioration de la situation humanitaire» dans plusieurs villes, où des hôpitaux ont été «attaqués ou utilisés à des fins militaires», a déploré la Croix rouge internationale. Des milliers de Tripolitains, qui subissaient déjà de longues coupures d'électricité, tentent désormais de fuir le bastion du régime. H. Y./agences