Photo : A. Lemili Par A. Lemili Elle l'avait fait une première fois en décrétant d'autorité le changement de statut pour toute formation désireuse de profiter de la manne financière que l'Etat mettait à la disposition de celles qui opteraient pour le professionnalisme. Ce qui est une bonne chose en soi et une véritable aubaine pour des clubs de football exsangues et auxquels il était proposé un pactole de 10 milliards de centimes, d'une assiette foncière de 2 ha, l'effacement partiel de leur ardoise notamment les salaires du personnel technique, c'est-à-dire joueurs et entraîneurs, voire sa prise en charge pour le compte de la nouvelle saison. Ce qui, à la limite, relevait plus de l'action caritative de l'accompagnement matériel. Toutefois une action caritative sournoise et un engagement impossible à concrétiser compte tenu des délais impartis pour une «mutation» statutaire qui ne devait pas excéder les quatre mois. Autrement dit, la… gageure, sachant qu'aucune formation digne de ce nom n'était en mesure d'être prête au démarrage de la compétition d'une part et, plus grotesque encore, que tout ce qui a été promis par l'Etat n'allait s'avérer que mirage… jusqu'à ce jour. D'où les menaces de grève à répétition des clubs professionnels et la création de l'ACP (Association des clubs professionnels).Et au moment même où tout le projet national n'a avancé qu'à peine de 10%, ne voilà-t-il pas que la ligue professionnelle nouvellement installée (pourtant émanation de l'ACP) brandit à son tour une autre menace consistant à interdire à tout club d'évoluer sur son terrain, si celui-ci n'est pas doté des installations idoines. Notamment l'éclairage, sachant que pour la saison 2011-12 toutes les rencontres devront se dérouler en nocturne. Ce qui est en soi et encore une fois la décision la plus appropriée prise depuis l'indépendance, tant il paraissait anachronique que les rendez-vous hebdomadaires et le reste des manifestations sportives comme les meetings d'athlétisme en soient encore à se dérouler dans la journée et sur l'ensemble de la saison en période caniculaire et à des heures indues.Sauf qu'une telle décision semble à nouveau avoir été prise dans la précipitation, parce que durant l'intersaison et qui plus est à la reprise de la compétition. L'intersaison, pour qui l'ignorerait, c'est aussi la période des congés. Aussi bien pour les fonctionnaires du secteur public que pour les opérateurs privés. Or, exceptionnellement cette année le mois de Ramadhan lui est juxtaposé. C'est dire donc qu'en matière d'effort, présence dans le travail, il était difficile de faire plus compliqué. Quoi qu'il en soit, l'ensemble des stades de l'Est ne remplissent pas les conditions idoines pour leur exploitation selon les normes. Ainsi Béjaïa, El-Eulma, Khroub ont été annoncés comme non opérationnels si les dirigeants des clubs qui y évoluent ne font pas entreprendre les aménagements requis pour un bon déroulement des rencontres. Le cas du stade Abed Hamdani (Khroub) est plus anecdotique car la raison première de la non-homologation est l'état de perpétuel chantier que présentent les lieux depuis une année. Une situation sur laquelle la fédération a fermé les yeux durant toute l'année compte tenu de l'absence d'une solution de substitution, comme elle a d'ailleurs fermé les yeux sur l'absence d'éclairage ou plus précisément l'installation des projecteurs qui devaient être prêts avant la fin de l'année écoulée. Ce qui n'a pas été le cas en raison d'atermoiements de la commune confortés par le peu d'empressement du CA à veiller sur la concrétisation du projet et ensuite la décision de transférer l'opération dans le cadre d'un programme sectoriel. M. Kamel Madani, que nous avons sollicité sur la question en tant que vice-président à la LPF et président de la commission ad hoc chargée de l'homologation des stades, dira à ce sujet : «Elle (la commission) a, compte tenu des nombreuses réserves relevées durant sa dernière visite sur site, fait preuve d'une grande largesse en ne s'arrêtant que sur la question de l'éclairage parce qu'il est prioritaire dans l'immédiat. Ce qui confirme donc que le club local risque effectivement de ne pas se produire au stade Abed Hamdani au cas où cette condition ne serait pas honorée.» M. Madani ajoutera : «C'est le même cas de figure pour le stade d'El-Eulma.» Concluant enfin qu'«à l'est du pays, l'ensemble des infrastructures restantes sont viables, même si elles ne remplissent pas le cahier de charges auquel elles sont tenues si la réglementation était appliquée dans toute sa rigueur». Les instances sportives nationales jugeant sans doute plus opportun de faire preuve de tact que de recourir à l'affrontement direct, d'autant plus qu'il faut relever honnêtement la responsabilité et le manque de maturité des pouvoirs publics et donc de ces mêmes instances à conclure en véritables professionnels une opération toutefois menée avec le plus grand dilettantisme et où l'improvisation s'est taillé la part du lion.Quoi qu'il en soit, les dirigeants d'El-Eulma et du Khroub ont jusqu'au 10 septembre prochain pour se mettre en règle par rapport aux injonctions de la commission. Dans le cas contraire, l'une et l'autre des deux équipes n'auront qu'à faire le choix du terrain où elles désireront évoluer pour la rencontre qu'elles sont censées jouer chez elles. A. L. Détails des réserves formulées par la commission sur les stades de l'est du pays Biskra : Répond à tous les critères. Il reste l'un des rares stades qui disposent de caméras de télésurveillance. La réserve ne concerne que la connexion internet.Sétif : Absence de salle de contrôle et de caméras de télésurveillance, absence de salle de premiers secours (elle est mise en place seulement au cours de chaque rencontre), absence de toilettes (H et F) dans les espaces médias, pas de connexion internet, pas de salle de contrôle antidopage et enfin réserves de la protection civile sur l'enceinte du terrain qui doit être habillée d'un grillage, absence d'issues d'évacuation du public donnant sur la voie publique en cas d'urgence et surélévation d'une hauteur de 30 m d'un mur côté gradins.El-Eulma : Absence d'éclairage (très important), pas de connexion, pas de salle de contrôle, pas de tribune réservée aux supporters de l'équipe visiteuse, pas de salle de conférences.Batna : Absence de caméras de télésurveillance et d'un groupe électrogène.Merouana : Essentiel des critères rempli, sauf mauvais placement de la tribune de presse à déplacer impérativement, absence de caméras de télésurveillance, de connexion internet et d'éclairage (toutefois évoluant en division deux, l'ABM n'est pas tenue de jouer en nocturne).Bordj Bou Arréridj : Absence d'aération dans les vestiaires des arbitres, de connexion internet.Béjaïa : Absence de connexion, de salle de premiers secours, de caméras de télésurveillance. D'autres réserves ont été formulées par les services de police.Constantine : Absence de connexion, de caméras de télésurveillance, de tribune réservée aux supporters de l'équipe visiteuse (actuellement en aménagement sur le virage droit surplombant le tunnel), de salle de conférences (en aménagement).Khroub : En chantier et donc logiquement interdit à toute compétition; la commission statuera le 10 septembre prochain. Absence de connexion, de salle de premiers secours, de caméras de télésurveillance, pas de tribune réservée aux supporters de l'équipe adverse, pas de salle de conférences, pas de panneaux signalétiques, pas d'éclairage.Annaba : Parfait et pour cause la dernière évolution de la sélection nationale sur les lieux.N.B. : Nonobstant toutes les réserves qui peuvent être formulées par la commission, seule la présence de l'éclairage reste la condition sine qua non pour un club pour évoluer chez lui.