Une bouffée pour essayer, puis une autre, et une autre. Ce qui a débuté par simple curiosité devient rapidement une habitude. L'accoutumance s'installe et les jeunes débutants se transforment peu à peu en usagers fidèles. Des adolescents à peine sortis de l'enfance et déjà accros à la cigarette. Sac à dos et blouse ouverte flottant au vent, ils ne cachent même pas leur vice sur le chemin les menant vers l'école. Cigarette aux lèvres, ils ne se soucient pas du regard réprobateur des adultes, l'essentiel étant que les parents ne soient pas sur leur chemin. On a même vu des enfants, les dents de lait encore en place, tirer des bouffées, le regard baissé. On sait comment commencer mais pas comment arrêter. Le besoin de nicotine devient impérieux une fois la première cigarette consumée, et on fait fi de ses méfaits qu'on ne connaîtra que plus tard. Les adultes ont une grande part de responsabilité, notamment ceux qui tendent la perche à ces enfants et à ces adolescents en leur offrant leur première bouffée, ou en les chargeant de l'achat du tabac. L'école est, elle aussi, coupable du fait de la politique de l'autruche adoptée par des enseignants et des responsables qui, bien qu'au fait de ce qui se passe au sein de leur établissement, n'alertent pas les parents de ces élèves qui nuisent à leur propre santé. On ferme aussi les yeux lorsqu'il s'agit de réagir face à ces vendeurs de cigarettes qui installent leur table à l'entrée des établissements scolaires. Les services de sécurité interviennent rarement aux abords des écoles, et cette lacune laisse la porte ouverte à tous les vices. Les enfants se retrouvent ainsi livrés aux appétits de tous les malfrats dont le seul souci est le gain. Qu'importe si des êtres, ignorant tout du danger qui les guette, consument leur vie par petites bouffées ! R. M.