La consommation de tabac ne recule pas, en dépit de tous les dégâts qu'elle provoque sur la santé des individus et de toutes les campagnes de sensibilisation. On pourrait se dire que c'est peine perdue que de continuer à en parler, mais il n'est jamais tout à fait vain de sensibiliser épisodiquement la population, même si on ne peut convaincre qu'un petit nombre de fumeurs. Ces derniers n'ignorent pas que la cigarette fait des ravages et tue de plus en plus, alors que la consommation de tabac continue à faire des adeptes, notamment en milieu scolaire. L'image de ces adolescents à peine sortis de l'enfance allumant une cigarette sur le chemin de l'école est courante, et en même temps choquante. Parfois, ce sont des enfants du primaire que l'on aperçoit, la mort dans l'âme, dans cette attitude. Tout en tentant de se soustraire aux regards, et profitant de ce laps de temps entre le domicile familial et leur établissement, des chérubins qui ont encore leurs dents de lait aspirent précipitamment quelques bouffées les unes après les autres avant de se diriger vers l'école, leur «méfait» accompli. Inconscients du danger sur leur santé, ils n'ont pas vu venir l'accoutumance à cette première fois dictée par la tentation et l'envie de faire comme les plus grands.Leurs poumons s'emplissent de nicotine alors qu'ils sont à un âge où leur corps doit se développer sainement. Ce qui est aussi surprenant, c'est l'absence de perspicacité des parents qui ne voient pas leur enfant s'enfoncer chaque jour un peu plus dans une situation critique. De plus en plus nombreuses à rejoindre le rang des fumeuses, les femmes courent, elles aussi, le risque de voir leur santé se dégrader par l'usage de la cigarette. Le tabagisme féminin est d'ailleurs cette année au centre de la campagne de sensibilisation de l'OMS qui axe la Journée mondiale sans tabac sur le thème «Tabac et appartenance sexuelle : la question du marketing auprès des femmes». Comme l'intitulé de son slogan l'indique, cette journée qui sera célébrée le 31 mai prochain ciblera les effets nuisibles des campagnes de publicité visant la gent féminine et du tabagisme auprès des femmes et des jeunes filles.Aussi grave, il faut le dire, est cette tendance qui s'installe dans certains salons de thé «branchés» de la capitale, proposant le narguilé aux jeunes qui fréquentent ces lieux. Filles et garçons s'adonnent à cette mode sans se poser de questions, alors que la pipe à eau, en apparence inoffensive, se révèle d'une très grande nocivité. La réalité est tout simplement ahurissante. Selon l'OMS, fumer le narguilé pendant une heure de temps équivaut à 200 cigarettes par jour, sans parler des maladies que l'on peut contracter par la salive, telles que la tuberculose et l'hépatite virale. Il revient à dire qu'on fume et qu'on se tue à petit feu, tout en tuant les autres. C'est une vérité que beaucoup de fumeurs connaissent et tentent d'ignorer, celle des personnes les entourant qu'ils exposent aux effets mortels de la cigarette. R. M.