Une semaine après la rentrée scolaire, et face à la satisfaction exprimée par la tutelle au sujet des conditions dans lesquelles cette dernière a eu lieu, plusieurs voix se sont élevées, particulièrement celles des principaux concernés (enseignants, parents d'élèves…), affirmant que l'euphorie des pouvoirs publics n'a aucun fondement et que l'implacable réalité du terrain est des plus accablantes. Lors d'un point de presse du CLA (Conseil des lycées d'Algérie), animé, hier, au siège du bureau national de l'UNPEF, les différents intervenants n'y sont pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le département de Boubekeur Benbouzid, insistant pour dire que les lacunes sont légion. «Six ans après l'entrée en vigueur de ces réformes, force est de constater que le tableau est des plus noirs. Le manque en infrastructures et en encadrement est flagrant. Tous les chiffres avancés par le ministre de l'Education sont contredits par la réalité que nous vivons tous les jours», martèlera M. Boucetta, responsable de la gestion au sein du CLA. Au sujet de l'allègement des programmes (notamment dans le cycle primaire) auquel le CLA a appelé l'année dernière, l'orateur s'étonnera que la tutelle ait, dans un premier temps, rejeté cette proposition pour ensuite se rendre compte qu'elle n'était pas aussi mauvaise que cela, n'hésitant pas à lui consacrer la première conférence nationale de l'éducation de la saison. Résumant la crise dans laquelle se débat le monde de l'éducation, Achour Idir, chargé de l'information et de la communication au sein du CLA, affirmera qu'elle est d'ordre pédagogique et social. Pour le premier point, l'intervenant mettra surtout en exergue le volet relatif à la surcharge des classes. Abordant le volet social, le membre du CLA regrettera que le statut du travailleur de l'éducation adopté en Conseil des ministres, n'a pas été à la hauteur des aspirations des uns et des autres. «Aucune promotion pour les travailleurs. Ainsi, la période des vaches maigres n'est pas sur le point de s'achever», tiendra-t-il à souligner. Parlant de la situation socio-économique des travailleurs du secteur de l'éducation, le chargé de l'information et de la communication du CLA avertira que, d'ici peu, ces derniers seront en cessation de paiement. «80 pour cent de ces derniers ont contracté des crédits bancaires pour l'acquisition de voitures ou de logements. Au rythme où vont les choses, il ne fait pas l'ombre d'un doute que ces travailleurs seront déférés devant la justice parce qu'ils seront incapables d'honorer leurs engagements.» Lors de son intervention, M. Rouani, chargé d'organisation au niveau du CLA, réfutera certains chiffres donnés par la tutelle. «Au ministère, on parle de 1 700 lycées fonctionnels cette année. En réalité, il n'y en a que 1 200», affirmera l'orateur, indiquant que le secteur enregistre un déficit de 700 CEM, rappelant à l'assistance que l'Algérie n'est pas Alger et des dysfonctionnements existent à l'intérieur du pays. B. L.