Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi A l'arrivée de la fête de l'Aïd, les espaces publics sont inondés de jouets tous azimuts. Ces produits proviennent particulièrement de Chine qui détient un monopole absolu en la matière. Ce qui fait le bonheur des importateurs qui prisent ces marchés vu les prix appliqués à leur basse échelle. Loin d'une quelconque concurrence légale. C'est la contrefaçon qui édicte sa loi générant une dangerosité pour les enfants qui utilisent des gadgets ne répondant à aucune norme. Vu la cherté des jouets originaux, les parents, et ils sont nombreux, se rabattent sur le marché chinois. «Il y a produit et produit chinois. Les Asiatiques font de bonnes choses, mais ce sont les importateurs qui cherchent le bas de gamme», soutient un commerçant. Ainsi, comme à l'accoutumée, la saga des ventes a débuté bien avant le jour J. Les principales rues et ruelles de Constantine ont vu des tas de jouets, jonchés sur le sol «en informel», et de surcroît ne répondant à aucune sécurité. Cela devient récurrent et alarmant. Une situation à laquelle les pouvoirs publics ne trouvent pas de solution en dépit des avertissements et des contrôles effectués à même les frontières pour faire baisser ce flux entrant. La Direction du commerce tire la sonnette d'alarme en tentant, à chaque avènement de l'Aïd el Fitr, de sensibiliser les populations et notamment les parents à choisir le bon jouet à leurs bambins pour leur éviter quelque mésaventure sanitaire. Les pistolets à billes ou à liquide sont toujours de mise ! C'est la journée préférée des jeunes enfants qui, pour la circonstance, se constituent en groupes et inventent des scénarios «policiers» pour s'amuser en s'échangeant se tirant dessus avec des billes. Souvent, l'amusement tourne au drame. Selon un médecin, les degrés de gravité des blessures varient selon la nature du jouet ou du gadget utilisé. Les pétards et feux d'artifice qu'on utilise pendant le Mouloud font également, à chaque fois, des blessés. Parfois, ils peuvent conduire à la chirurgie. Et les parents dans tout ça ? «On doit faire plaisir à nos enfants», dira un père négociant les prix d'un lot de gadgets auprès d'un jeune vacancier en quête de quelques sous. Les magasins spécialisés n'ont pas non plus chômé ces trois jours, quoique éclipsés par les détaillants occasionnels et informels. Questionnés sur la provenance de la marchandise, un commerçant spécialisé en la matière dira qu'il faut savoir choisir la bonne marque. Les prix font la différence. «Les produits chinois ne sont pas tolérés dans mon magasin. C'est une menace permanente pour les enfants qui les utilisent. Ils ne sont pas normalisés et sont souvent toxiques», a-t-il expliqué. Toutefois, il reste difficile à circonscrire ce phénomène malgré la surveillance accrue des brigades de contrôle. Un commerce considéré tel un jeu d'enfant ? C'est cette caractéristique qui laisse les agents de contrôle et de saisie passifs à l'encontre des revendeurs sinon comment expliquer la prolifération des étals ? Sur un autre registre, il convient de bloquer les gadgets inadéquats aux frontières. En outre, le ministère de la Santé devrait se pencher sérieusement sur le sujet et convaincre les secteurs du commerce de la nécessité de multiplier les examens approfondis sur des spécimens au niveau des centres de contrôle de la qualité pour procéder à d'éventuelles interdictions de vente. Une étape qui appelle aussi la vigilance des parents, puisque jouant les premiers rôles face aux jouets n'ayant aucun étiquetage précis.