Photo : M. Hacène Par Fodhil Belloul Le quartier de Diar Echems, dans la commune d'El Madania, renoue avec à la contestation. Après les violentes émeutes de février 2010, qui ont continué régulièrement à éclater depuis, c'est toujours la question du relogement des habitants de cette cité qui suscite la colère. En effet, hier, en début de matinée, les habitants qui n'avaient pas encore été relogés apprennent, en consultant la liste des bénéficiaires au niveau de la mairie de Sidi M'hamed, qu'ils devront déménager à Oued Mendil près de Birtouta dans la banlieue ouest d'Alger. C'est justement le point de désaccord des citoyens qui ont manifesté leur refus de se voir si éloignés de leur quartier d'origine. Les premières échauffourées ayant eu lieu devant la mairie, c'est à la cité de Diar Echems que se sont regroupés les habitants qui en ont fermé l'accès en début d'après midi. A notre arrivée sur les lieux, par le marché du clos-salombier situé à coté de la cité, la route menant vers Bir-Mourad Rais était interdite aux voitures, provoquant des embouteillages importants dus aux automobilistes qui faisaient demi-tour. Il semblerait, selon une citoyenne et sa fille, assez effrayées, qui remontaient de Bir Mourad Rais, que des jets de pierres auraient été lancés depuis la cité sur les forces de l'ordre. . Nous décidons de tenter d'y accéder en contournant le ravin de la femme sauvage, que le quartier surplombe, pour descendre par le quartier des Sources jusqu'à la placette de Bir Mourad Rais, l'obstacle cette fois-ci est dressé par une voiture de police, au niveau de l'intersection menant au Golf. Impossible donc de pénétrer les lieux en voiture. C'est donc à pieds que nous tentons de rejoindre le théâtre des affrontements. Sous une pluie battante, nous découvrons une quarantaine de policiers, appartenant aux forces anti émeutes, abrités au niveau d'une terrasse de café entourée d'arbres. Plus loin, juste à l'entrée de la cité, la route est coupée par des pierres, des barres de fers, et mêmes quelques bouteilles de gaz, formant un barrage improvisé. Il y avait aussi une forte odeur de brûlé mais aucune trace d'incendie. Manifestement, l'orage a mis fin aux affrontements. Quelques hommes ont tenté de braver la pluie pour dégager la route et permettre à la circulation automobile de reprendre. En nous rapprochant d'eux, nous apprenons que ce sont des habitants de Diar Echems, et que certains d'entres eux font partie des bénéficiaires de logements à Ouled Mendil. «Pourquoi envoyer s'hab lebrarek (les habitants de constructions illicites) à la Madrague (Ain Bénian) alors que nous, ils veulent nous parquer dans les montagnes?» s'exclame un citoyen pendant qu'il débarrassait les détritus sur la route. Ce n'est pas la première fois que le lieu de relogement provoque la contestation. En effet, les opérations de relogement des habitants de la Casbah, de Belouizdad avaient déjà suscité la colère. Il semblerait que les algérois tiennent à rester dans leur ville.