L'opération de relogement des habitants de Diar Echems se déroulera en deux temps. Après les occupants des bidonvilles, les résidants des bâtiments seront relogés mardi. Les habitants de Diar Echems, dans la commune d'El Madania, seront relogés aujourd'hui. « Les occupants des bidonvilles sont concernés en priorité par ‘‘errahla'' ; l'opération sera lancée aujourd'hui à l'aube. Ils seront dirigés vers Saïd Hamdine. L'Etat a décidé de prendre en charge les bidonvilles avant de s'intéresser aux occupants des appartements », affirme Ahmed, un locataire de la cité de l'ex-Salembier qui compte près de 1500 appartements et plus de 200 baraques. Les résidants des appartements trouvent que cette décision est « injuste ». Selon eux, prendre en charge les habitants des baraques, c'est faire entorse à la loi qui interdit ce genre d'habitations. « Pourtant, les familles se trouvaient, comme nous tous, dans des appartements exigus », se désole Ali, un habitant du bâtiment n°G, non encore concerné par l'opération de relogement. Pour notre interlocuteur, le P/APC d'El Madania leur a affirmé à plusieurs reprises que celui qui construit une baraque sera exclu de la liste des logements sociaux. « Nous constatons que des familles, qui n'ont pas craint les représailles de l'Etat, bénéficient les premiers de sa générosité. Mon éducation m'interdit de construire une baraque, et voir mes deux enfants traîner comme des laissés-pour-compte ne me réjouit guère », assure ce locataire qui affirme se trouver avec 4 familles dans le même appartement depuis la fin des années 1950. Le wali d'Alger a affirmé, à l'ouverture des travaux de la session de l'APW, que lors du recensement des occupants des bidonvilles, des pratiques « dévoyées » ont été mises au jour. « Des habitants ont construit des baraquements qu'ils n'occupent jamais. A l'intérieur, les agents recenseurs ont trouvé des motos », dit-il en assurant que l'opération de relogement de Diar Echems entre dans le cadre de la « restructuration des vieux quartiers ». Selon les habitants, la cité Diar Echems était concernée par une opération de relogement en 2003 : « Nous avons refusé d'être recasés comme de vulgaires malfrats dans des chalets, alors que nous habitons dans du dur. La situation dans les appartements, souvent sous-loués, est explosive, et nous ne pouvons nous retrouver dans des chalets infects comme les résidants des chalets ‘‘Salembier'' aux Eucalyptus », déplore-t-on. L'opération de relogement de Diar Echems se déroulera en deux temps. Après les occupants des bidonvilles aujourd'hui, les résidants des bâtiments A, B, C et ceux qui occupent le grand bâtiment surplombant la rue de Bir Mourad Raïs seront relogés deux jours après (300 en totalité). Nos interlocuteurs craignent d'éventuels « débordements » au lendemain de l'opération chapeautée par le wali délégué de Sidi M'hamed qui s'est déplacé,hier sur place, croit-t-on savoir, pour « rassurer les habitants ». L'APC d'El Madania a été « exclue » depuis le début des événements, en octobre dernier. Le maire aurait même été admonesté par le wali délégué qui lui a reproché des « déclarations non autorisées » faites à la presse. Des communes d'Alger, comme Alger-Centre qui « a plus d'expérience dans ce genre d'opération », ont été mises à contribution pour reloger les habitants.