Synthèse de Lyes Menacer Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, confirme, jour après jour, qu'il n'est plus capable d'assumer sa mission, après l'attentat à l'obus perpétré contre lui, le 4 juin dernier, dans son palais présidentiel à Sanaa. Hier, il a décidé, en vertu de ses «prérogatives constitutionnelles» de déléguer son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, dans la mission de négocier la transition réclamée par l'opposition depuis maintenant sept mois. Ce dernier doit rechercher et mettre au point avec l'opposition parlementaire «un mécanisme d'application» du plan de sortie de crise élaboré par les monarchies du Golfe. Il supervisera ensuite la mise en œuvre «sous un parrainage régional et international», de ce plan qui prévoit le départ de M. Saleh du pouvoir, tel que réclamé depuis fin janvier par les manifestants, ont rapporté les agences de presse. Aux termes de ce plan, élaboré de concert avec les USA et l'U.E. sous la houlette de l'Arabie Saoudite qui a accueilli Saleh après l'attaque du 4 juin, sont envisagées la tenue d'«une élection présidentielle anticipée à une date qui reste à fixer» et la garantie d'«une transition pacifique et démocratique du pouvoir». Il stipule en sus la «formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission du président en échange de l'immunité pour lui et ses proches.» L'annonce du président Saleh intervient au moment même où un général dissident, Ali Mohsen al-Ahmar, fait une déclaration fracassante dans un journal émirati. «Le principal obstacle à l'application de l'initiative du Golfe est l'obstination de Ali Abdallah Saleh», a-t-il affirmé dans une interview publiée hier par Al-Khaleej. Il a ajouté que le président Saleh «refuse de signer» ce plan «sous la pression de ses fils», qui contrôlent avec ses frères et neveux les principaux organes de sécurité. Selon lui, «le pouvoir de décision n'est plus entre les mains de Saleh», toujours en convalescence en Arabie saoudite où il a été hospitalisé pour ses blessures. Les troupes du général Ahmar rallié à l'opposition, qui contrôlent une partie de Sanaa, avaient accusé dimanche la Garde républicaine commandée par Ahmed, le fils aîné du président Saleh, d'avoir bombardé leurs positions. Par ailleurs, loin des coulisses de la politique, des combats continuaient d'opposer l'armée à des combattants liés à Al-Qaïda qu'elle tente toujours de déloger de Zinjibar dans le sud du Yémen, où un officier des services de renseignement a été assassiné, selon des sources militaires. L'armée contrôle les secteurs nord et est de Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane. Les autorités avaient annoncé samedi la libération» de la ville conquise le 29 mai par des centaines de combattants se réclamant des «Partisans de la Charia», un groupe lié à Al-Qaïda. Au moins 230 militaires yéménites et 50 civils ont été tués en trois mois de combats, selon elles.