De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Préparer et accompagner la relève, c'est la réflexion qui revient sur toutes les langues lors des conférences thématiques et autres tables rondes qui ont jalonnées cette quatrième édition du festival national de la chanson et de la musique kabyles. D'anciens chanteurs, des chercheurs et des spécialistes, conviés à l'occasion, ont été unanimes à souligner la nécessité de bien encadrer les jeunes talents pour sauvegarder et développer ce précieux héritage culturel.Hier, lors de la clôture du festival, Ben Mohamed, un pionnier de la musique kabyle moderne, a beaucoup insisté sur l'importance de la création et de l'innovation en ayant constamment à l'esprit «les fondamentaux qui font l'âme de ce style musical», tient-il à préciser. Visiblement satisfait de la qualité des échanges et des prestations qui ont marqué cette manifestation, l'auteur de Baba Inuba s'est dit très content de participer à cette grande fête de la culture kabyle. «Ça m'a fait chaud au cœur de revoir d'anciens compagnons. L'opportunité était aussi offerte pour créer le lien avec la nouvelle génération qui a tellement besoin de cette expérience», dira-t-il en substance. Cet avis est également partagé par Kamel Hamadi, l'autre cheville ouvrière des ateliers et des travaux de réflexion sur ce thème. Il mettra pareillement l'accent sur l'encadrement et le suivi des jeunes talents, afin de permettre à l'art et à la culture locaux de se régénérer sur des bases saines et authentiques. Lors d'un forum similaire, le poète Lounis Aït Menguellet insistera de même sur l'impérieuse nécessité «de prendre en charge les nouveaux talents qui n'ont, en aucune période, manqué. Ce qui manque, c'est les moyens et le suivi !», dira-t-il en faisant allusion au déficit enregistré en matière d'écoles et d'instituts spécialisés.D'autres figures de proue comme la chanteuse Yasmina ou le réalisateur Mohamed Hilmi ne manqueront pas aussi, lors de leurs passages respectifs, de mentionner l'importance de ce genre d'événements dans le transfert et l'échange d'expériences. Au bout de 6 jours d'intenses festivités, la ville de Béjaïa a, par ailleurs, vécu au rythme d'une joyeuse animation musicale. En effet, de nombreux concerts ont égayé les soirées de la capitale des Hammadites. Djamel Allam, Kaci Boussaâd, Madjid Soula, Boudjemaâ Agraw, Lounis Aït Menguellet, Malika Domarane, Yasmina, El Hasnaoui Amechtouh, El Ghazi, Belaïd Tagrawla, Brahim Tayeb, Tahar Khelfaoui et tant d'autres encore ont fait des passages triomphants sur la grande scène, dressée en plein air sur l'esplanade de la maison de la culture Taous Amrouche. Des dizaines de jeunes talents comme Rahma Khelfaoui, digne fille de son père, ou la chorale «Cheikh Aheddad» de Seddouk n'ont pas démérité aussi. Le public, qui a afflué en très grand nombre, a positivement réagi. Des jeunes et moins jeunes, des vieux et des familles entières ont profité de cette aubaine pour sortir et prendre du bon temps durant ces derniers jours de vacances. La présence massive des spectateurs a donné une dimension particulière à cette édition.Avant-hier, pour le tomber de rideau, Djamel Allam et son orchestre ont étalé toute leur verve pour réjouir la nombreuse assistance présente. Reprenant les principaux tubes de sa longue carrière, Allam a su parachever la manif en beauté. Rendez-vous est pris pour l'an prochain.A noter que des prix conséquents ont été remis aux concourants parmi les jeunes espoirs de la musique kabyle. Adnane et Massinissa, deux candidats de la wilaya de Béjaïa ont raflé les deux premières places du podium. Le troisième trophée est revenu à un participant de la wilaya de Boumerdès. La wilaya d'Alger s'est adjugée le prix du jury. Sétif et Tizi Ouzou ont eu le prix d'encouragement. Des récompenses ont été également attribuées pour la meilleure voix et la meilleure instrumentation.