De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le théâtre régional de Béjaïa (TRB) a abrité dans l'après-midi de jeudi dernier l'ouverture de la quatrième édition du festival national de la chanson kabyle. C'est dans l'allégresse et la joie que le commissaire du festival a donné le coup d'envoi de cette fête de la musique et du chant kabyles, dédiée cette année au chanteur Abdelwahab Abjaoui.«On est très content de réunir tous les grands noms de la chanson kabyle. Cela nous permet de nous rencontrer, de discuter et d'échanger nos expériences. C'est aussi une opportunité à la réflexion et à la création», note Omar Fetmouche, directeur du TRB et premier responsable de cet événement culturel.110 chanteurs, venant de 7 wilayas du pays, participent à ce festival. On citera de nombreuses figures de proue comme Lounis Aït Menguellet, Malika Domrane, Djamel Allam, Rahma Khelfaoui, Kaci Boussaâd du fameux groupe Idourar, Madjid Soula, Si Moh, El Ghazi et tant d'autres encore. La manifestation, qui s'étale sur quatre jours, sera marquée par de nombreux concerts prévus à la maison de la culture Taous Amrouche et au théâtre de la ville. Des galas sont également prévus dans les grandes communes de la wilaya comme Amizour, El Kseur et Tichy. Un concours est en outre organisé pour promouvoir les jeunes espoirs du chant kabyle qui interpréteront à l'occasion leurs propres créations. Des ateliers formation et des conférences thématiques sont aussi au menu sous la houlette de Ben Mohamed et Kamel Hammadi, deux grands maîtres du répertoire kabyle. En ouverture, Lounis Aït Menguellet, Kaci Boussaâd et le groupe Eclipse ont drainé une foule des grands jours dans la soirée de jeudi dernier. L'esplanade de la maison de la culture et tous les espaces adjacents au rond-point Amriw étaient en effet noir de monde. Des familles, des jeunes et des enfants ont fait le déplacement en grand nombre pour voir chanter Aït Menguellet, une légende vivante du chant kabyle traditionnel. Du haut d'une longue carrière de 40 ans, le poète a naturellement captivé le cœur de son grand auditoire en interprétant les principaux titres de son riche répertoire. La soirée fut longue et pleine de sensations. Au cours d'un point de presse qui a précédé le concert, Lounis Aït Menguellet avait souligné la nécessite de la création et de la recherche pour le développement et l'émancipation de la chanson kabyle. Il avait vertement dénoncé le phénomène de la reprise et du plagiat qui nuisent tellement aux détenteurs de «l'hypotexte» et retarde la régénération salutaire de l'art lyrique kabyle. De son côté, Kaci Boussaâd, le leader du fameux groupe Idourar, n'a pas caché sa joie de retrouver de vieux compagnons de route. C'est avec la même allégresse qu'il effectua son tour de chant où de vieux tubes ont ressurgis, comme par magie, pour enflammer un public nouveau. La suite s'annonce toute aussi enthousiasmante.