Cette manifestation culturelle a été l'occasion de rendre hommage à Farid Ali, l'un des pionniers de la chanson engagée. La première édition du Festival de la chanson et de la musique kabyles s'est ouverte, avant-hier, à la Maison de la culture de Béjaïa en présence des grandes figures de la chanson kabyle et des autorités locales, dont le wali de Béjaïa et le maire de la commune. Cette manifestation culturelle a été l'occasion de rendre hommage à Farid Ali, l'un des pionniers de la chanson engagée. D'ailleurs, c'est par l'une de ses chansons, interprétée magistralement par Djamel Allam et composée par Bazzou, que la manifestation à été ouverte. A Yemma Aâzizen Ourastrou était un moment de communion entre un public très nombreux et l'artiste. M.Bendaâmèche, inspecteur au ministère de la Culture et représentant de Mme la ministre de la Culture, a prononcé une brève allocution d'ouverture avant de céder la parole au grand Kamel Hamadi. «Béjaïa est connue pour son art et sa culture. Il est donc normal qu'elle accueille la fête de la chanson kabyle», soulignera-t-il avant de rendre hommage aux grands noms de la chanson, aujourd'hui, disparus. De son côté, le poète Benmohamed mettra en exergue toute l'importance de la chanson pour la langue berbère. «La chanson moderne a été le premier canal qui nous a permis de dire non!» Il rendra hommage, à sa manière, aux artistes de la région qui ont fait, dit-il «la renommée de Béjaïa». Chérif Kheddam est ensuite apparu dans un enregistrement vidéo à l'écran sous les applaudissements de l'assistance pour saluer l'initiative et souhaiter une réussite à une première édition qui en appelle d'autre. «Nous avons fait notre devoir, la génération future doit faire preuve d'imagination pour inscrire son nom dans le concert des nations», a-t-il soutenu. Na Chérifa, Taleb Rabah sont d'autres figures de la chanson présentes à l'ouverture de la manifestation. Avec le parrainage artistique du poète Benmohamed et de Kamel Hamadi, le Festival culturel local de la musique et de la chanson kabyle a eu le coup d'envoi qu'il mérite. Institutionnalisé par le ministère de la Culture, ce festival sera sanctionné par quatre lauréats qui prendront part au prochain Festival national de la chanson et de la musique amazighes qui aura lieu du 27 au 31 décembre à Tamanrasset. Lors d'un point de presse animé au salon de la Maison de la culture, juste avant l'ouverture officielle, M.Aïci Ahmed, commissaire du Festival, a relevé les objectifs qui s'articulent autour de «la valorisation du patrimoine kabyle, de contribuer à la sauvegarde de l'héritage culturel kabyle, d'encourager la création et la promotion de la chanson et de la musique kabyles». Si El Hachemi Assad, commissaire du Festival du film amazigh indiquera, de son côté, que «c'est une première qui sera couronnée par un grand Festival national à Tamanrasset. La programmation d'un colloque scientifique est un axe important en direction du monde universitaire. C'est un pont entre les universitaires et les artistes. Il s'agit de mêler le festif à la réflexion d'où la thématique de ´´regards croisés sur la chanson kabyle´´». Ce colloque, faut-il le souligner, sera animé par Farida Aït Ferroukhi, connu pour ses travaux sur la poésie chantée et la chanson kabyle, avec la participation de Claude Lefébure, Denise Brahimi et bien d'autres chercheurs. Tous les monuments de la chanson kabyle se produiront au cours de ce festival. Akli Yahiatène a assuré, hier, l'ouverture. Agraw, Yasmina, Djamel Allam, Tagrawla, Abdelkader Bouhi animeront des concerts avant que Lounis Aït Menguellet ne clôture le festival. Ce rendez-vous culturel local sera aussi un espace culturel où les jeunes talents auront l'occasion de côtoyer les figures emblématiques qui ont marqué l'histoire de la chanson et de la musique kabyles. Par ailleurs, tous les moyens humains et matériels ont été réunis par une équipe qui n'a ménagé aucun effort pour assurer la réussite de cette première édition afin d'honorer le choix de la wilaya de Béjaïa, d'une part, et prendre part activement à la sélection du prochain Festival national de la chanson et de la culture amazighes, d'autre part. Ils ont dit Kamel Hamadi: «Je suis à la fois fier et content d'être présent à ce rendez-vous qui se tient dans une ville connue pour son art et sa culture. Béjaïa mérite amplement d'abriter un rendez-vous, premier du genre, qui ne manquera pas d'apporter beaucoup pour la chanson Kabyle. Le niveau de la chanson ne cesse de baisser, c'est pourquoi il faut vite réagir. Cette manifestation peut être un point de départ pour remédier à toutes les faiblesses.» Benmohamed: «Ce festival est une très bonne chose. Je suis content de prendre part à cette étape historique de la chanson kabyle. C'est une véritable évolution pour nous qui appartenons à la culture orale. La chanson moderne a été le premier pas qui a permis de dire non au moment où des jeunes se faisaient malmener pour avoir brandi un cactus, symbole de berbérité.» Ahmed Aïci, commissaire du festival: «Je suis entièrement satisfait de voir parmi nous des figures de proue de la chanson kabyle. Le message de Chérif Khedam m'a fait plaisir. J'avais des appréhensions au départ, mais l'entourage m'a vite permis de mesurer la faisabilité du festival. Quant aux objectifs, il y a lieu de signaler que c'est là l'occasion pour nos jeunes de côtoyer les anciens. Le colloque représente le côté académique, scientifique et de recherche qui va permettre de cerner l'objectif du festival et de réfléchir sur la thématique du prochain festival sans compter les traces écrites.» Si El Hachemi Assad, commissaire du Festival du film amazigh: «Tous les ingrédiens ont été réunis pour la réussite de l'événement. L'acquis reste l'institutionnalisation. La trame est tissée et le résultat est là à travers les partenaires, les invités de marque. La caution scientifique de Claude Lefébure, chercheur au Cnrs de Paris, est en soi importante. Le colloque a été préparé dans une rigueur totale. Le travail de mémoire, notamment les émissions radiophoniques de la Chaîne II, son un apport à l'émergence de l'expression artistique kabyle, la projection de films en rapport avec le thème, a été bien fait. Slimane Azem et Hnifa seront présents avec les fils de Rachid Marabet et de Salim Alam et Ramdane Iftni. Il faut relever l'éclatement des activités du festival pour toucher une dizaine de localités de la wilaya de Béjaïa».