Photo : S. Zoheir Par Amel Bouakba Malgré un Code de la route sévère et des mesures de plus en plus coercitives, les bilans funestes des accidents de la route continuent de tomber. Neuf personnes ont péri et 53 autres blessées pour la seule journée de lundi dernier dans 38 accidents de la circulation routière survenus dans 24 wilayas du pays, révèle un bilan de la Gendarmerie nationale, ajoutant que ces accidents sont survenus dans les wilayas de Sétif, Sidi Bel Abbès, Aïn Defla, Mostaganem, Illizi et Jijel. Par ailleurs, deux personnes ont été tuées et huit autres ont été blessées dans un accident de la route survenu mardi soir à Aïn Témouchent, a rapporté, hier, la Protection civile de la wilaya. Le phénomène prend des proportions inquiétantes. Plus de 11 morts et 150 blessés sont enregistrés chaque jour sur nos routes, selon le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR). L'un des plus atroces sinistres de ces derniers jours s'est produit samedi dernier dans la wilaya de Jijel. Bilan effroyable : 9 personnes ont trouvé la mort et 19 autres ont été blessées, à la suite de la chute d'un fourgon de voyageurs dans un ravin, entre les localités d'Erraguene et de Ziama-Mansouriah, dans la wilaya de Jijel. La défaillance du système de freinage du bus surchargé de passagers serait à l'origine de cet accident mortel. Il faut dire que, d'après les statistiques, l'été 2011 a été particulièrement meurtrier. 400 décès ont été déplorés durant le seul mois de Ramadhan. La situation est dramatique notamment à l'est du pays où les services de la Gendarmerie nationale ont relevé, durant l'été 2011, près de 20 accidents par jour, soit une moyenne d'un accident par heure. En tout, quelque 3.518 accidents recensés dans les régions de l'est entraînant 427 décès, dont 144 durant le seul mois de Ramadhan, ainsi que 6.360 blessés. Ce qui montre «une hausse de 28% par rapport aux chiffres de l'année dernière à la même période, qui est essentiellement due à la vitesse excessive et au non-respect du Code de la route», est-il indiqué. La wilaya de Sétif arrive en tête du macabre classement quant au nombre d'accidents enregistrés (594), suivie de Batna (376) et de Bordj Bou Arréridj (260). L'Algérie est classée 4e au niveau mondial concernant les accidents de la route, et première au Maghreb et dans le monde arabe. Chaque année, près de 1,3 million de personnes meurent dans des accidents de la route et 50 millions sont blessées dans le monde, s'alarme l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les accidents de la route sont la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Une résolution adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 2010 proclame la décennie 2011-2020, Décennie d'action pour la sécurité routière, dans le but de sauver des millions de vies en améliorant la sécurité des routes et des véhicules, le comportement des usagers et les services d'urgences. L'OMS préconise plusieurs actions pour réduire le nombre d'accidents de la circulation, notamment la conception d'infrastructures plus sûres et la prise en compte de la sécurité routière dans l'aménagement du territoire et la planification des transports, l'amélioration des dispositifs de sécurité sur les véhicules. De même, selon l'organisation onusienne, les mesures pour lutter contre l'insécurité routière doivent cibler le comportement des usagers de la route, entre autres l'élaboration et l'application de lois concernant les principaux facteurs de risque et la sensibilisation à ces facteurs. A. B. Une famille se révolte contre la délinquance routière Il y a quarante jours, sur l'avenue de l'ALN, succombaient dans un effroyable accident de la circulation qui a émut Alger, trois membres d'une même famille. Le père de famille, Mahmoud Djenaoui, jeune douanier âgé de 39 ans et ses deux enfants, Hichem et Manel âgés respectivement de 9 et 4 ans. pour les familles Djenaoui et Ait Yala, rien ne sera plus jamais comme avant. Eplorée ces familles, nous ont adressé hier, un communiqué de presse, dans lequel elles dénoncent la délinquance routière et la folie des chauffards qui a endeuillé 400 familles durant le mois de ramadan. Ces familles se révoltent contre l'hécatombe routière: «l'accident même qui a brisé nos lignes de vie, le 03 août dernier à 18 h 40 mn, montre comment l'inconduite automobile peut vite mener à l'absurdité de l'homicide». «La petite Chevrolet spark de notre famille a été décapitée par un véhicule qui circulait dans l'autre sens de la voie rapide, qui s'est envolé tout seul, a traversé les barrières de sécurité pour venir sur la voie opposée faucher la vie de trois personnes et détruire à jamais celle de leurs familles», précise le communiqué. Les familles meurtries dont l'existence ne sera plus jamais la même, puisqu'elle ont perdu trois des leurs, interpellent les pouvoirs publics afin de réagir pour rendre la route plus sûre: «nous voulons que le ministère du transport, que les parlementaires, mais aussi que toutes les associations qui travaillent sur la sécurité routière agissent vite». Accablées de douleur, les familles Djenaoui et Ait Yala lancent un appel aux autorités du pays pour qu'une réaction urgente soit entamée face au terrorisme routier.