Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur L'évaluation des activités consulaires de l'année en cours et de la saison estivale, le programme à court et moyen termes avec notamment l'avènement du passeport biométrique et la problématique du Conseil consultatif des Algériens à l'étranger, ont été au menu d'une réunion de 48 heures, tenue à Paris dimanche et hier, par M. Halim Benatallah, secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'etranger, avec l'ensemble des consuls généraux et des consuls d'Algérie en France, Espagne, Italie, Belgique, Allemagne et en Grande-Bretagne, en présence de M. Missoum Sbih, ambassadeur d'Algérie en France.Un menu donc copieux pour des problèmes parfois complexes, comme ceux qu'on a connus cet été avec la grève d'une catégorie du personnel navigant de Air Algérie, «La crise de juillet a pris de court les autorités et les services consulaires», dira le secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger, au cours d'un point de presse pour informer des travaux de la réunion. Pour lui, il faut tirer les leçons de cette crise en cas de récidive. Il propose la mise en place d'un dispositif pour gérer une telle crise et un renforcement de la coordination entre toutes les parties concernées, en premier lieu les consulats et Air Algérie. Il ne dira pas plus sur le comment intervenir pour atténuer les effets d'une nouvelle crise et porter aide et assistance aux milliers d'Algériens qui risquent d'être bloqués dans les aéroports. Peut-être que l'heure est encore à la réflexion.Sur l'aspect purement consulaire, Benatallah a encore constaté l'éternel rush des Algériens aux guichets des consulats à l'approche de la saison estivale, qui pour renouveler son passeport, qui pour demander la légalisation d'un document. «Il faut que les consulats assument cette situation quelles que soient les circonstances», a-t-il précisé, avant d'aborder la persistance des tracas pour enregistrer une immatriculation ou obtenir le sésame du voyageur. Des désagréments bureaucratiques à cause d'une mauvaise application des textes existants. «Des fonctionnaires exigent des citoyens des papiers qui ne sont plus demandés», a-t-il relevé en révélant que cette bureaucratie fait «que plus de 5 000 dossiers d'immatriculation sont en souffrance depuis plusieurs mois!». Il a invité les chefs de postes consulaires «à recycler les fonctionnaires pour qu'ils assimilent les textes». Pourquoi pas sous la forme d'un séminaire d'un ou deux jours pour mettre à jour les connaissances des fonctionnaires consulaires et les convaincre que la bureaucratie est à bannir ?Sur les procédures de régularisation, Benatallah a indiqué qu'il faut mettre fin à la situation anachronique qui veut que les autorités du pays d'accueil exigent un passeport pour la régularisation et les consulats un titre de séjour…. pour délivrer un passeport. Pour sortir de cette situation de blocage les consulats ont comme directive de délivrer un passeport d'une validité annuelle dès lors que le demandant a un récépissé provisoire délivré par les préfectures.Reste, pour les activités consulaires, la prochaine introduction du passeport biométrique. Ce sera chose faite à partir du 23 novembre et cela n'ira pas sans poser quelques problèmes. Il y a déjà la question de délais. Habitués à se voir délivrer leurs passeports en quelques heures, les Algériens de la zone européenne concernée devront assimiler que le biométrique exige pour sa délivrance quelques semaines, environ un mois. C'est-à-dire, la fin du renouvellement du passeport le jour même pour voyager le lendemain. Un grand travail d'information en perspective pour les consulats ! Il est recommandé aux détenteurs d'un passeport expirant en 2011 ou 2012 de le renouveler avant le 23 novembre, puisque le passeport biométrique ne sera obligatoire et généralisé qu'en 2015. La deuxième question, non encore résolue, semble-t-il, est celle des documents administratifs qu'exigera l'administration consulaire. Est-ce que ce ne sera pas un casse-tête pour les émigrés d'obtenir certains papiers, eux qui sont loin de leur lieu de naissance ?Après avoir indiqué que les deux nouvelles priorités de l'action de son secrétariat seront l'organisation des compétences algériennes à l'étranger et le mouvement associatif, Benatallah a évoqué le Conseil consultatif des Algériens à l'étranger qui ne voit pas le jour des années après l'annonce de sa création. Selon le ministre, ce retard dans la mise en œuvre du projet est dû «à la forte demande afin de porter des ajustements» au texte fondateur de l'institution. «Nous allons tenir compte des avis de la communauté et opérer des ajustements qui ne seront jamais «le fruit d'un laboratoire» a conclu Benattalah, qui a beaucoup insisté au cours de ses interventions sur le souci de transparence de son département ministériel.