«Si on faisait le bilan de toutes les facilités accordées au patronat, l'on verra que des milliards de dinars sont partis en fumée». C'est ainsi que la secrétaire générale du Parti des travailleurs a tenu à réagir aux décisions de la 14e tripartite qui s'est tenue jeudi et vendredi derniers à Djenane El Mithak. Une tripartite sanctionnée par l'augmentation du SNMG que Louisa Hanoune juge dérisoire, tandis que le patronat s'est taillé la part du lion en matière de facilitations, d'effacement de 80 milliards de pénalités fiscales, etc. L'oratrice, qui s'exprimait lors du deuxième jour de la session du comité central du PT, ne s'explique pas que l'on puisse débourser 200 milliards de dinars pour les entreprises, notamment privées, alors que l'on justifie le refus de la suppression de l'IRG ou encore l'abrogation de l'article 87 bis par le coût qu'ils induiraient. «C'est injuste», lancera la première responsable du PT, qui précisera que les conditions ayant présidé à l'introduction de l'article 87 bis dans le Code du travail ont disparu, en ce sens qu'il a été imposé par le Fonds monétaire international dans le cadre du Plan d'ajustement structurel au moment où l'Algérie était en difficulté. «Aujourd'hui, notre pays a remboursé la quasi-intégralité de la dette, alors pourquoi maintenir cette disposition ?», s'est-elle interrogée. De plus, a estimé Mme Hanoune, non seulement les 3 000 DA de hausse du SNMG ne profiteront pas à tous le monde mais ils sont insuffisants. «Surtout que l'on sait que 20% de la population vit sous le seuil de la pauvreté que le représentant du ministre des Finances a évalué à 20 000 DA.» Par conséquent, a encore renchéri la porte-parole du PT, le gouvernement n'a pas été à la hauteur des attentes et des aspirations des travailleurs et des retraités, voire des citoyens. Des citoyens qui ont une capacité de discernement extraordinaire et «qui ont refusé de marcher derrière ceux qui veulent faire subir au pays l'anarchie. Ils ont refusé de sortir le 17 septembre et ont refusé de tomber dans le piège. Parce qu'ils ont compris que l'Algérie était ciblée et que des pressions sont exercées tous les jours sur elle». Et l'intervenante d'ajouter : «Lorsque nous interpellons le gouvernement pour qu'il prenne des mesures hardies en faveur des citoyens, c'est parce que nous défendons la cohésion, l'unité, l'intégrité du pays et la souveraineté nationale. Car il ne faut pas dissocier le social du sécuritaire.» Louisa Hanoune reviendra longuement sur les développements en Libye et dans les autres pays arabes, comme la Tunisie et l'Egypte auxquelles l'UE et les Etats-Unis veulent confisquer la révolution en leur proposant la transition. «La révolution en Tunisie et en Egypte a pris de court les USA et les pays de l'UE, c'est pour cela qu'ils essayent d'intervenir et de s'ingérer autrement dans leurs affaires. En Libye, contrairement aux deux autres voisins, le peuple n'a pas fait de révolution, il n'est pas sorti dans la rue. C'est un coup d'Etat international qui a été perpétré contre ce pays à travers l'intervention de l'OTAN.» Louisa Hanoune avertira contre toute tentative de saut dans l'inconnu et réitère les positions de son parti par rapport à ce qui se passe sur le plan international. Elle dira que le PT a pris acte de la non-reconnaissance officielle du CNT par l'Etat algérien et dit qu'il coopérerait avec lui pour sécuriser les frontières de notre pays. «Quels que soient les résultats de la tripartite, le contenu des réformes, la défense de la souveraineté nationale est au-dessus de toute considération». F. A.