Photo : S. Zoheïr Par Smaïl Boughazi Le gouvernement va traiter 200 milliards de dinars de dettes des PME déstructurées, dont 80 milliards d'agios, et un premier lot d'entreprises a été déjà traité. C'est le premier bilan de l'opération du rééchelonnement des dettes des PME, communiqué, hier, par le ministre des Finances, lors de son passage à la Radio nationale. Décidé lors de la tripartite économique de mai dernier, ce rééchelonnement concernera, selon l'invité de la radio, les entreprises déstructurées. En revanche, les entreprises en situation financière convenable bénéficieront d'un soutien en matière d'investissement avec une bonification et un différé de paiement. Pour les 80 milliards d'agios, Djoudi a expliqué qu'il s'agit d'une annulation des dettes. Plus explicite, le premier argentier du pays a précisé qu'«il s'agit d'intérêts qui sont dus et qui ne sont pas remboursés. Ils sont abandonnés par les banques. Pour chaque dossier, la banque discute avec son partenaire pour lui expliquer qu'il s'agit de donner à l'entreprise une nouvelle chance avec le soutien de l'Etat et de la banque pour qu'il puisse redémarrer, générer de la richesse, apporter les remboursements nécessaires à la banque et créer des emplois». Toujours au sujet des aides accordées aux PME, le ministre a détaillé aussi quelques mesures retenues par les groupes de travail installés en mai dernier. Les dossiers étudiés, selon le ministre, sont entre autres la fiscalité, l'introduction des PME en Bourse et le développement de la garantie bancaire. Pour ces dossiers, Djoudi a indiqué qu'«une centaine de mesures ont été retenues pour les aspects fiscaux et trente, déjà proposées dans le cadre de la loi de finances 2012, concernent les facilitations fiscales». Ce sont des mesures tendant à rendre plus transparente la relation entre le contribuable et l'administration fiscale en réduisant les pénalités et en permettant des remboursements étalés de la dette fiscale. Elles sont également confortées par des mesures d'allègement fiscal. Evoquant la question de l'IRG, pour laquelle un groupe de travail a été installé pour étudier l'impact de sa baisse, le ministre a estimé que cet impôt constitue 20 à 25 % de la fiscalité ordinaire ajoutant que cette dernière a connu «durant les derniers exercices une croissance de 20%». «Cette consolidation de la croissance doit être maintenue. L'Etat a engagé, dans le cadre de l'action de politique économique, la consolidation d'un instrument très fort qui est la baisse de la pression fiscale. Cela sera maintenu», a-t-il dit à ce propos. Quant à un probable impôt sur les grosses fortunes, le ministre a assuré que l'institution de cet impôt ne va pas compenser significativement les revenus.