Sans détour, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a reconnu que l'augmentation de 20% du SNMG décidée par la dernière tripartite n'a pas vraiment d'impact sur l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. «Il est évident qu'un salaire de 18 000 DA n'est pas suffisant», a déclaré hier Djoudi à la Chaîne III de la Radio nationale, en faisant ainsi allusion au nouveau seuil du salaire minimum garanti qui sera applicable dès janvier 2012. Il explique que «le pouvoir d'achat, ce n'est pas uniquement le SNMG mais avant tout un travail et son maintien». En ce sens, le premier argentier du pays a préconisé «d'axer la politique économique du pays sur la création d'emploi et son maintien». Sur le volet des dettes des entreprises, le ministre a indiqué qu'il s'agit d'une procédure en cours au niveau des banques. Le concours des banques permettra, selon lui, aux entreprises en situation financière confortable de bénéficier des crédits d'investissement bonifiés, et ce, avec un paiement différé. S'agissant du rééchelonnement des dettes, cette opération concernant les entreprises déstructurées est également engagée au niveau des banques. «Sur les premiers chiffres identifiés par les banques, 200 milliards de dinars de dettes sont concernés par les opérations de rééchelonnement. 80 milliards DA de dettes annulés «Il y a aussi la prise en charge de 80 milliards de dinars d'agios réservés. Un premier lot d'entreprises a été déjà traité», a-t-il dit, précisant que «la prise en charge des 80 milliards DA d'agios réservés signifie que ce montant a été purement annulé». Se voulant plus explicite, il a ajouté que les 80 milliards de dinars constituent «des intérêts qui sont dus et qui ne sont pas remboursés. Ils sont abandonnés par les banques. Pour chaque dossier, la banque discute avec son partenaire». A propos de l'impôt sur le revenu global (IRG) dont la revendication d'une révision à la baisse s'est heurtée au niet du gouvernement, l'invité de la radio a indiqué que l'IRG représente 20 à 25% de la fiscalité ordinaire, objet, selon lui, d'une croissance stable évaluée à 20%. Il a rappelé en outre que «l'Etat a engagé dans le cadre de sa politique économique la consolidation d'un instrument très fort qui est la baisse de la pression fiscale, toujours maintenue». «Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous avons un taux de pression fiscale qui est le plus bas dans le bassin méditerranéen.» L'IRG ne touche pas l'ensemble des salariés Il poursuit que l'IRG ne touche pas l'ensemble des salariés. «C'est juste des catégories particulières», a soutenu Djoudi avant de plaider pour l'élargissement du champ d'imposition en confortant le rôle de l'administration fiscale. Au chapitre de la dette fiscale, il rappellera que plusieurs groupes ont été installés lors de la tripartite du 28 mai dernier portant notamment sur l'introduction des PME en Bourse et le développement de la garantie bancaire pour fluidifier le financement. Il existe, selon lui, une centaine de mesures se rapportant à l'aspect fiscal dont une trentaine est proposée dans le cadre la loi de finances 2012. «Globalement, ce sont des mesures qui auront à renforcer la relation entre l'administration fiscale et le contribuable en réduisant les pénalités et permettant des remboursements étalés de la dette fiscale. Au sujet de l'article 87 bis définissant le SNMG, l'invité de la radio admet qu'il y a «une complexité dans ce dossier» avant de mettre l'accent sur «la volonté du gouvernement d'aller sur des schémas de fixation du SNMG autre que celui que nous connaissons actuellement, mais il y a une nécessité de prendre en considération l'impact d'une modification du schéma actuel dans le cadre des équilibres des entreprises et de l'Etat». Le ministre des Finances a par ailleurs indiqué que les régimes indemnitaires et les statuts particuliers adoptés récemment par les pouvoirs publics ont coûté à l'Etat 2600 milliards de dinars.