L'opposition syrienne continue de mobiliser l'opinion internationale dans le but de renverser le régime d'Al Assad. À Stockholm, des leaders de différents groupes de l'opposition se sont réunis ce week-end pour réclamer, unanimement, des observateurs internationaux en Syrie, mais se sont généralement prononcés contre une intervention militaire étrangère. À Paris et à Moscou, deux délégations sont attendues aujourd'hui. Des membres de l'opposition, dont l'écrivain Michel Kilo, vont tenir, en France, une conférence de presse sur l'état de leur lutte pour le renversement du régime. Ces opposants, membres de la Coordination du changement national et démocratique (CCND), ont participé ce week-end à Stockholm à une conférence regroupant des représentants de divers courants de l'opposition syrienne, dont le Conseil national syrien (CNS), constitué fin août à Istanbul. Le Ccnd, qui a tenu son congrès le 17 septembre à Damas, n'a pas rejoint, pour l'instant, le CNS. Regroupant des partis nationalistes, kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes, il refuse notamment l'idée d'une «intervention étrangère». À Moscou, une deuxième délégation de l'opposition syrienne est attendue au ministère des Affaires étrangères russes. Cité par l'agence Itar-Tass, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, avait exprimé la disposition de son pays à accueillir les opposants syriens. «Nous sommes prêts à les rencontrer au ministère des Affaires étrangères. Probablement le 11 octobre s'ils parviennent à arriver à temps», a déclaré M. Bogdanov, ajoutant «nous sommes prêts à entendre les arguments de l'opposition au régime de Damas et à leur exposer, directement sans intermédiaire, notre analyse et notre avis». Hier, la Russie s'est déclarée prête à proposer au Conseil de sécurité de l'ONU, avec la Chine, un projet de résolution plus «équilibré» que celui sur lequel Moscou et Pékin ont mis leur veto la semaine dernière. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précisé, dans une interview à l'hebdomadaire Profil : «Nous proposons d'adopter une résolution équilibrée qui condamnera les violences des deux côtés», celles du régime du président Bachar al-Assad et celles de l'opposition. «Dans le même temps, il faut que nous demandions à Assad de poursuivre les réformes qu'il a déjà engagées», a-t-il ajouté. «A côté de cela, nous devons encourager l'opposition syrienne à se mettre à la table des négociations et à trouver un accord. Nous sommes prêts à proposer une telle résolution avec nos partenaires chinois», a souligné M. Lavrov. Rappelons que la Russie et la Chine, pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ont opposé, la semaine dernière, leur veto à un projet de résolution condamnant les violences en Syrie. Sur le terrain, de nouveaux affrontements entre forces de l'ordre et manifestants syriens ont fait dimanche dernier 14 morts parmi les civils et 17 dans les rangs des soldats et membres des forces de sécurité, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). Sept des 14 civils tués par balles l'ont été à Homs (Centre), lors d'opérations de l'armée et des forces de sécurité, selon cette ONG, qui a précisé que les 17 soldats et agents de la Sécurité avaient péri dans des accrochages avec des militaires déserteurs. H.Y./ agences