Synthèse de Smaïl Boughazi Après une courte reprise, les prix du pétrole ont chuté encore une fois, impactés par le climat précaire des économies européenne et américaine.Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, s'échangeait, hier, à 108,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 76 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» (WTI), pour la même échéance, cédait 76 cents à 84,66 dollars.Les cours de l'or noir avaient nettement augmenté lundi dernier, aidés par l'annonce, à la suite de la rencontre, dimanche dernier, entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, en vue de s'entendre sur «des réponses durables, globales et rapides», notamment sur la question de la recapitalisation des banques, avant la réunion du G20 prévue les 3 et 4 novembre prochain.Les perspectives incertaines et sombres de l'économie mondiale, notamment en Europe et aux Etats-Unis, ont poussé également l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à abaisser, pour le troisième mois consécutif, ses prévisions de demande mondiale de brut en 2011 et 2012. L'organisation évalue désormais à 87,81 millions de barils par jour (mb/j) la demande de brut pour 2011, alors qu'il l'estimait à 87,99 mb/j il y a un mois. Comparativement à 2010, cela représente encore une hausse de 0,88 mb/j, signale le rapport mensuel de l'Opep. Le secrétaire général de cette organisation, Abdallah El-Badri, a qualifié, par ailleurs, le marché pétrolier d'«équilibré» et les prix du baril, à niveaux «raisonnables», malgré leur récente baisse, avec un retour de la majorité de la production libyenne dans six mois. Il a déclaré hier à la presse, en marge de la conférence professionnelle Oil & Money, qui se tient tous les automnes à Londres, que le «marché est bien équilibré» entre l'offre et la demande, «et les prix sont raisonnables». «Nous ne sommes absolument pas paniqués» par la récente chute des prix du pétrole, a-t-il dit. Pour lui, «le marché doit se préparer au retour rapide de la production libyenne», même si «cela ne devrait pas avoir un impact majeur sur le marché, qui s'adaptera de lui-même».El-Badri affirme, dans la foulée, que la production libyenne devrait revenir à son niveau d'avant le conflit d'ici «quinze mois ou moins», mais le pays devrait atteindre 1 million de barils par jour «d'ici à six mois», confirmant une estimation déjà avancée par l'organisation. Enfin, le responsable de l'Opep s'est refusé à se prononcer sur la possibilité d'une réduction de l'offre des autres pays producteurs en raison du retour du brut libyen. L'Opep «va s'adapter à la nouvelle situation en Libye», a-t-il conclu.