Photo : S. Zoheïr Le commerce informel reste le souci majeur du premier responsable de la wilaya d'Oran. Dans un briefing quotidien, le wali d'Oran a recommandé aux responsables de l'exécutif ainsi qu'aux élus locaux de réfléchir à des solutions équitables et intelligentes pour éradiquer ce phénomène de nos rues et espaces publics. «Je ne veux pas de solutions radicales. C'est trop facile et je ne veux pas léser ces jeunes et ces pères de familles qui gagnent leur pain honnêtement», dira-t-il enjoignant les responsables locaux à engager une réflexion profonde au sujet des solutions à ce phénomène encombrant et inquiétant. «Il nous faut une étude sur le plan sociologique, social, économique, etc. Une étude qui concernera tous les aspects liés à ce phénomène qui est mondial, en vérité», lancera-t-il encore. Il annoncera, par ailleurs, la constitution d'une commission sectorielle mixte pour présenter un rapport global et proposer des solutions justes et pertinentes au sujet de ce dossier.De son côté, le secrétaire général a expliqué que «nous devons apprendre à réapproprier nos espaces publics et à les préserver de ces débordements. L'Etat a mis les moyens nécessaires pour garantir une forme d'organisation et d'ordre au sein de nos marchés… Il faut poursuivre ces efforts et faire fonctionner les marchés couverts», notera-t-il en écoutant un exposé du directeur du commerce de la wilaya au sujet de l'opération de réhabilitation des marchés couverts et la réalisation de marchés «parisiens». Le wali a annoncé que «des mesures nouvelles seront prises en ce qui concerne la résolution de ce problème», dira-t-il faisant allusion au lancement d'un appel aux commerçants détenteurs de locaux dans ces marchés, afin de regagner leurs espaces commerciaux respectifs, sous peine de voir leurs contrats résiliés. De son côté, le secrétaire général a expliqué que «les maires et les responsables du commerce devront reprendre les cahiers des charges et revoir les baux de location, notamment».Dans ce cadre, le directeur fera état d'un budget global de 270 millions de dinars qui a été réservé à la réhabilitation de 25 marchés. Le constat établi par ce responsable et l'ensemble des responsables locaux, dont le directeur de l'administration locale (DAL), étant que les souks réalisés et les marchés couverts réhabilités sont restés inoccupés jusqu'à nos jours. A ce titre, le directeur du commerce notera l'inutilisation de 11 marchés couverts, alors que d'autres ne le sont que partiellement. De l'argent jeté par les fenêtres, faute de clairvoyance et de lucidité de la part des responsables de la wilaya qui s'étaient lancés bec et ongles dans une entreprise vouée d'avance à l'échec. Les marchés qui n'ont de parisiens que le nom, se sont avérés être une véritable calamité pour les marchands et les habitants des différentes cités. Le DAL a expliqué que «certains de ces marchés devront être démolis pour être remplacés par des marchés plus adaptés et plus fonctionnels», lancera-t-il. Ces espaces commerçants ressemblent davantage à ces petits souks qu'on retrouve dans nos campagnes et nos villages de l'intérieur du pays. De son côté, le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, a émis le vœu de voir émerger un nouveau genre de marché, ou plutôt un centre commercial moderne qui engloberait un ensemble de missions et de fonctions, faisant allusion à un centre qui avait été réalisé dans la wilaya de Constantine alors qu'il en était le wali.Pour le président de l'Assemblée communale (APC) de la ville, Zine Eddine Mohamed Hassam, «nous devons trouver des alternatives réelles pour endiguer ce phénomène. A mon avis, les marchés aux puces situés dans des étendues périphériques devraient apporter les solutions attendues», dira-t-il avant de présenter un bref aperçu sur l'impact du commerce informel sur le tissu urbain. Ainsi, selon le P/APC d'Oran, «le commerce informel qui pose beaucoup de problèmes pour la ville nécessite une éradication totale et progressive», notera-t-il. Ainsi, dans son exposé, le P/APC expliquera que «la ville a vu 18 marchés couverts réhabilités. Mais d'autres attendent de l'être, comme le marché d'Ekmuhl qui se retrouve dans un état lamentable». Sur les 32 marchés existants, 22 sont fermés et voient leurs périmètres extérieurs squattés par des commerçants ambulants et encombrants. Dans les cités, a expliqué Hassam, «ce sont 31 marchés informels qui occupent une surface globale de 10 220 m⊃2; avec plus de 3 170 commerçants illégaux recensés dans la ville », expliquera-t-il.Le phénomène n'est pas seulement le fait de chômeurs. Depuis quelques années, les ménages sont soumis à rude épreuve du fait d'une érosion singulière et continue du pouvoir d'achat, à telle enseigne que la situation a nécessité une réaction et une implication du gouvernement qui a fait, bon gré mal gré, de la lutte contre la spéculation son cheval de bataille. Le commerce informel et la spéculation mobilisent les énergies et les moyens. Le phénomène est inquiétant et menaçant aussi. Mais comment est-ce que des pans entiers de la population en sont-ils arrivés à suivre une telle trajectoire ? De plus en plus de marchands dans les souks et dans les rues de la ville. D'autres ambulants sillonnent les quartiers proposant légumes, fruits, poissons et autres produits encore. En fait, le commerce informel des légumes, fruits et autres reste le moyen le plus sûr de subsister aisément. Les prix élevés des légumes et fruits, au cours de ces dernières années, semblent avoir inspiré les salariés même.