Photo : M. Hacène Par Salah Benreguia Dans un contexte concurrentiel, l'innovation au sein des entreprises est essentielle pour assurer leur croissance et leur développement. En effet, les entreprises peuvent, grâce à l'innovation, développer une compétitivité durable. C'est ce qui a été relevé lors du premier jour du Colloque international sur l'entreprenariat, l'innovation et la compétitivité des entreprises, organisé hier par l'Agence nationale pour le développement des PME (Andpme) et l'école de management EGIC Ibn Sina à l'hôtel Hilton. Les différents spécialistes, experts ainsi que des représentants du département de Benmeradi ont souligné, à l'unisson, que l'innovation ou le processus innovant est une affaire des entreprises, mais aussi de la construction d'un milieu innovateur par les chercheurs et les pouvoirs publics. «L'objectif visé à travers la tenue de ce séminaire est de lancer une réflexion sur l'innovation, les processus de management de l'innovation, le rôle des pouvoirs publics dans la construction d'un milieu innovateur», a indiqué d'emblée Mme Rachedi, directrice générale de l'école EGIC Ibn Sina. Les pouvoirs publics à travers le programme de mise à niveau se fixent comme objectifs de construire une entreprise algérienne compétitive participant notamment à la réduction de la facture à l'importation, à la création de richesses et d'emplois. «Tous les chercheurs ainsi que les politiques s'accordent à dire que la PME est le moteur de la croissance et de l'emploi. Dans un contexte caractérisé par la stagnation des PME, les espaces de croissance existent, ils ont une caractéristique commune : l'innovation», explique-t-elle plus loin. De son côté, Abdelmadjid Aït Habouche, professeur à l'université d'Oran, a fait savoir que la construction d'un milieu innovateur est une ressource fondamentale pour bâtir une économie compétitive. Selon cet expert, les secteurs les plus performants à l'innovation sont les secteurs de la chimie, de la pharmacie et celui des technologies de l'information et de la communication. «Entre 40 et 50% des petites et moyennes entreprises (PME) innovent dans les biens d'équipement, 25% dans les biens intermédiaires et entre 20 et 25% dans les biens de consommation », souligne cet universitaire. Son homologue de l'université de Lille, le Pr Abdelkader Djelfat, estime que les entreprises sont, aujourd'hui, condamnées à «innover ou disparaître». «De nos jours, la compétitivité des entreprises est le garant de leur existence», soutient cet enseignant, pour qui le système d'innovation est un peu déstructuré dans notre pays. M. Djelfat a mis en valeur l'importance de «replacer la stratégie nationale de l'innovation dans l'économie de connaissance», «50% des entreprises algériennes n'investissent pas dans l'immatériel» pour rester au diapason des mutations profondes qui s'opèrent dans le monde de l'entreprise. Du côté des officiels, le secrétaire général au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Abderrazak Henni, a lancé un appel à tous les acteurs concernés pour «prendre conscience de l'enjeu de l'innovation et de fédérer leurs efforts pour renforcer les passerelles entre le monde de l'entreprise et celui de la recherche». «Les entreprises doivent devenir un acteur actif des mutations économiques par le biais de la recherche et de l'innovation à travers l'exercice de l'activité de la recherche-développement à leur niveau ou par le recours aux résultats de la recherche effectuée par l'université et les laboratoires», précise ce responsable. «Les pouvoirs publics ont développé plusieurs initiatives pour encourager et soutenir les efforts déployés par les entreprises, notamment à travers le programme national de mise à niveau, doté d'une enveloppe financière de 386 milliards de DA et qui vise le redressement de 20.000 PME à l'horizon 2014, ainsi que la création d'un prix national de l'innovation», rappelle-t-il plus loin. S. B. Programme de mise à niveau des PME : 1 020 entreprises déjà touchées «20% du budget alloué aux entreprises ayant déjà adhéré au programme de mise à niveau sont consacrés au coaching à l'innovation. Ces entreprises bénéficieront d'un accompagnement qui sera assuré par une équipe d'experts pour leur montrer comment innover.» C'est ce qu'a indiqué le directeur général de l'Agence nationale de développement de la PME, Rachid Moussaoui, en marge du Colloque international sur l'entreprenariat, l'innovation et la compétitivité des entreprises, organisé hier à l'hôtel Hilton. Selon le premier responsable de l'ANDPEM, 1 020 entreprises ont déjà adhéré au programme national de mise à niveau des entreprises depuis son lancement en février dernier. «Ce chiffre sera porté à la hausse avec la nouvelle décision du gouvernement d'inclure dans le programme de mise à niveau même les TPE», explique-t-il.