De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Si le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoun, qui était à Tizi Ouzou avant-hier, à l'occasion de l'ouverture officielle de l'année académique des établissements de formation relevant de son secteur, était heureux d'annoncer «les efforts importants consentis par l'Etat pour le secteur de l'hôtellerie», notamment par le biais d'enveloppes importantes allouées pour le développement de son secteur et de l'ambitieux plan de développement à l'horizon 2030, il n'a pas jugé utile d'aborder le problème crucial des énormes retards accusés par de nombreux projets, dans différents secteurs. Son discours, devant quelques centaines de stagiaires de l'Institut national des techniques hôtelières et du tourisme (INTHT) de la ville des Genêts, ainsi que les autorités locales, était un bel hymne pour la formation, la qualité et le développement de son secteur. Par contre, le point de presse qu'il a animé à la fin de son intervention était organisé de façon trop anarchique pour que les journalistes puissent poser leurs questions et avoir les éclairages qu'il faut, notamment en ce qui concerne les projets de la wilaya.Nous apprendrons de Smaïl Mimoun que les pouvoirs publics comptent investir pas moins de soixante-dix milliards de dinars au profit du secteur du tourisme en Algérie. Quarante-cinq unités hôtelières seront réhabilitées et modernisées à travers le territoire national, une enveloppe de cinquante milliards de dinars est prévues à cet effet, alors que six milliards de dinars seront consacrés à la réhabilitation et la modernisation de neuf autres unités hôtelières du Sud du pays. D'un autre côté, la réhabilitation de trois grands établissements hôteliers, dont El Djazaïr, coûtera la bagatelle somme de quatorze milliards de dinars, toujours selon le membre du gouvernement. Il a appelé les responsables locaux de son secteur et des établissements hôteliers, notamment ceux de la wilaya de Tizi Ouzou, à élaborer des fiches techniques en vue de bénéficier d'une manne financière dans le cadre d'une politique nationale de réhabilitation et de modernisation des établissements. Smaïl Mimoun est venu à Tizi Ouzou les mains vides pour cette wilaya qui accuse un retard très important en termes de projets de développement du secteur touristique. Aucun mot sur les huit zones d'extension touristique inscrites depuis environ vingt ans à l'actif de cette wilaya, ni sur les zones en montagne proposées par la direction de wilaya pour inscription depuis l'année 2006.Selon le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, et dans le cadre de la politique de développement de son secteur, l'Algérie atteindra le nombre de 2 000 unités hôtelières, après la réalisation de pas moins de 800 unités supplémentaires, en plus des 1 200 déjà opérationnelles. Dans son discours, Smaïl Mimoun insistera beaucoup sur la formation, affirmant préférer la qualité à la quantité, les établissements de formation, dont l'INTHT, sont appelés à redoubler d'effort pour faire face à la demande qui accompagnera la réalisation des 800 nouvelles unités hôtelières. Une politique de formation que le département du tourisme entend réformer profondément pour répondre aux normes touristiques actuelles, précisant même qu'il présentera son schéma directeur de la formation dans le secteur du tourisme lors du Conseil du gouvernement qui se tiendra aujourd'hui.