Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid Le financement, l'infrastructure, le sport d'élite et le sport scolaire ont été les principaux thèmes abordés, hier, lors de l'audition consacrée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au secteur de la jeunesse et des sports, représenté par le ministre, M. Hachemi Djiar. Abordant la question relative à l'exploitation des subventions de l'Etat, le premier magistrat du pays a estimé que «les mécanismes d'aide publique au sport doivent être réexaminés. L'apport des collectivités locales s'est réduit et devient aléatoire, du fait des multiples charges pesant sur elles. Le gouvernement doit donc étudier les moyens d'alimenter le Fonds national dédié au sport, y compris par des concours budgétaires directs». Le chef de l'Etat a ensuite précisé que «l'activité sportive est un moyen de canaliser sainement les énergies de la jeunesse et de fournir en talents nos équipes nationales». Elle constitue donc un service public que l'Etat doit soutenir clairement, après de multiples expériences de financement parafiscal menées depuis une vingtaine d'années et qui ont révélé leurs limites. En outre, le renforcement de l'aide de l'Etat est un moyen de garantir l'égalité des chances et des conditions sportives pour notre jeunesse partout à travers le pays. Tout en ordonnant au gouvernement de veiller à concrétiser les présentes directives formulées avant la fin de la présente saison sportive, Bouteflika n'a pas fermé les portes des aides privées au profit de l'activité sportive. «L'action de l'Etat à elle seule serait de peu d'effet si un effort de rénovation des modes de gestion des affaires du sport n'était pas entrepris à travers la rigueur, la transparence, un meilleur contrôle de l'usage qui est fait de l'argent public et privé», a soutenu Bouteflika. A propos du sport scolaire, un créneau qui attend encore sa réhabilitation, le chef de l'Etat a souligné la nécessaire relance des compétitions sportives scolaires et universitaires. Un objectif que nul ne peut réaliser sans son accompagnement par des installations sportives de bonne qualité. «Les infrastructures nécessaires existent dans la plupart des cas et doivent être créées là où elles font encore défaut», note Bouteflika. Subsistera la sempiternelle question de l'encadrement qui «devra être renforcé», selon le chef de l'Etat. Dans la perspective de rétablir le sport scolaire, un objectif a été préalablement assigné aux responsables du secteur : atteindre deux millions de licenciés dans le sport scolaire et universitaire. Relevant que l'objectif est réalisable, le chef de l'Etat a affirmé que «le gouvernement doit réunir les moyens pour concrétiser cet objectif durant les cinq prochaines années». Le sujet lié au déroulement des compétitions nationales n'a pas été omis dans l'audition du premier responsable du secteur. Pour le président de la République, «le sport de compétition doit faire l'objet d'un examen approfondi par le gouvernement, de concert avec le mouvement sportif, pour dégager des solutions en vue de son développement mais aussi de son assainissement, et afin d'en éloigner la violence qui en pervertit l'esprit et porte une atteinte intolérable à l'ordre public».